Comment promouvoir des environnements propices à la pratique durable de l’activité physique ?

 

 

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Le milieu de vie agit comme un déterminant majeur de la pratique.

La revue trimestrielle La Santé en action de septembre 2015 (numéro 433, pdf 2,5 Mo) consacre son dossier à cette question. En effet, le milieu de vie agit comme un déterminant majeur de la pratique de l’activité physique. Cette dernière ne se limite pas à la pratique du sport et peut être intégrée dans la vie quotidienne à condition que le cadre de vie le permette.

Ce numéro explique comment, hors facteurs personnels comme la motivation et la volonté, le « déclic » pour passer à l’acte et avoir une vie active physiquement est étroitement dépendant de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, de l’environnement, du lien social, des moyens financiers, etc.

L’activité physique est un moyen de lutter contre la sédentarité et le surpoids, facteurs majeurs de risques pour la santé. Ses bénéfices vont même bien au-delà, puisque cette activité est aussi génératrice de participation sociale et de développement de compétences psychosociales.

Les déterminants individuels de l’activité physique

Un article sur les déterminants individuels de l’activité physique précède le dossier « Promouvoir des environnements favorables à l’activité physique » proprement dit. Il passe en revue les connaissances scientifiques internationales qui aident à comprendre ce qui fait qu’un individu passe de l’intention à l’action et pratique une activité physique régulière de manière durable.

Il en résulte que des processus réfléchis et intentionnels se combinent avec des processus non conscients. Susan Michie, professeur de psychologie de la santé au Collège universitaire de Londres, propose ainsi un modèle du changement de comportement qui prend en compte la capacité physique et psychologique de l’individu à s’engager dans l’activité.

Ce modèle, baptisé COM‑B, pour Capacity‑Opportunity‑Motivation– Behaviour (capacité, opportunité, motivation – comportement) est proposé comme une ressource pour concevoir une intervention visant à modifier les habitudes individuelles.

La situation en France

L’article introductif du dossier présente quant à lui la situation en France, où le niveau d’activité physique de la population reste insuffisant. Anne Vuillemin, professeur à l’université de Lorraine, explique la situation, les différences d’adhésion parmi la population, les freins observés, notamment chez les adultes et les personnes âgées.

Chez les jeunes, elle relève par exemple que ceux qui ont un niveau élevé d’auto-efficacité, de compétence physique perçue ou une bonne image d’eux-mêmes s’engagent plus facilement dans des activités physiques que ceux qui ne sont pas à l’aise avec leur corps, notamment du fait de leur surpoids ou d’une maturité physiologique précoce. Le rôle des parents, élément moteur dans ces choix, apparaît aussi déterminant puisque leur accompagnement et leur soutien favorisent l’accessibilité à la pratique régulière d’un sport.

Les politiques publiques

L’article indique aussi les différentes possibilités d’incitation à un mode de vie physiquement actif utilisées par les politiques publiques. Il souligne que le lancement du Plan national nutrition-santé en 2001 a largement contribué à une meilleure perception des bénéfices de l’activité physique pour la santé. Afin de porter tous ses fruits, cet élan dans la promotion des activités physiques et sportives comme facteurs de santé publique doit s’inscrire dans une stratégie nationale coordonnée entre les différents secteurs concernés (santé, jeunesse, environnement, sport, aménagement du territoire…) et s’accompagner de déclinaisons concrètes sur le terrain.

Les différents secteurs sont donc appelés à collaborer et à se coordonner pour proposer une offre cohérente et multiple quel que soit le contexte de pratique (loisirs, transports, domicile, école, université, travail). Les politiques publiques doivent insuffler une dynamique de promotion d’un mode de vie actif mais aussi développer l’accompagnement des Français par des professionnels formés (professionnels de l’activité physique, éducateurs sportifs, professionnels de santé, etc.) pour y parvenir.

Des exemples concrets

Le dossier analyse ensuite la pratique sportive dans différentes villes de France et selon différentes modalités : dans les zones urbaines sensibles (ZUS), dans des quartiers populaires sous forme de « plateau » (quartiers des Moulins à Nice), dans des villages des Ardennes avec des séances dispensées par des animateurs sportifs itinérants, pour des publics précaires (association Ikambere qui vient en aide aux femmes atteintes par le sida, association implantée sur l’île de La Réunion qui s’occupe de personnes déficientes intellectuelles et les entraine à la course à pied de haut niveau en montagne pour participer à des trails internationaux), projets de type Icaps qui encouragent l’activité physique des jeunes, activité physique prescrite par un médecin généraliste (programme lorrain Saphyr), etc.

Enfin, le dossier se clôt par un recensement des ressources documentaires sur le sujet.

Pour en savoir plus

 

Source : http://www.inpes.sante.fr/30000/actus2015/052-activite-physique.asp

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