Sécurisation des compléments alimentaires pour sportifs

Sport Protect

Un encadrement réglementaire strict

Les compléments alimentaires sont des aliments apportant sous une forme concentrée des vitamines, des minéraux et d’autres ingrédients utilisés pour leur effet bénéfique sur l’organisme. Ces aliments font l’objet d’un encadrement réglementaire strict visant à garantir la sécurité de leur emploi et la loyauté de l’information donnée aux consommateurs.

Les compléments alimentaires sont soumis à l’ensemble des dispositions générales du droit alimentaire mais aussi aux règles spécifiques définies par la directive 2002/46/CE du Parlement européen et du Conseil du 10 juin 2002 relative au rapprochement des législations des États membres concernant les compléments alimentaires, transposée en droit français par le décret n°2006-352.
Avertissement

Compte tenu de leurs caractéristiques, les compléments alimentaires ne sont pas des produits anodins. Ils peuvent présenter des risques en cas de mésusage. Il convient donc de bien respecter les conseils d’utilisation. Il est également conseillé de porter la plus grande attention aux cumuls de consommation (par exemple lorsque plusieurs compléments alimentaires sont consommés de manière concomitante) et aux interactions potentielles avec d’autres produits (médicaments).

L’avis d’un professionnel de santé est fortement recommandé pour :

  • Les femmes enceintes et allaitantes,
  • Les enfants et les adolescents,
  • Les personnes sous traitement médical,
  • Les personnes sportives.

► En savoir plus : Les Compléments alimentaires – Présentation générale (DGCCRF)

Y a-t-il un risque lié au dopage avec les compléments alimentaires ?

Le risque de consommer un complément alimentaire contenant un produit dopant est faible, mais ce risque est bien réel pour plusieurs raisons :

  • Le fabricant lui-même ne s’engage pas sur la pureté de ses produits (absence de normalisation), ce qui évoque un procédé de fabrication non sécurisé.
  • Les C.A. répondent à la législation du pays où ils sont fabriqués, d’où un risque variable selon la pays d’origine.
  • Certains lots peuvent présenter des substances interdites par contamination des chaines de production.
  • Certaines fabrications de C.A. peuvent faire l’objet d’ajout de substance interdite pour en améliorer l’efficacité.
  • Certains composants de C.A. s’apparentent à des substances interdites. Ce ne sont pas directement ces composants qui sont interdits, mais leurs dérivés dans l’organisme qui peuvent positiver un contrôle (Ex: Citrus Aurantium > Synéphrine > interaction avec les amphétamines interdites).
  • Rien n’impose un fabricant de C.A. de respecter le code mondial anti dopage (liste des substances interdites) contrairement aux sportifs.

L’étude sur la sécurisation des compléments alimentaires (étude SFNS 2014) dirigée en 2014 sur les boissons d’effort et de récupération, n’a retrouvé que 7 boissons d’effort sécurisées sur les 15 évaluées, et 4 boissons de récupération sur les 9 testées.

Norme sécurisante et contre les risques sanitaires et sportifs

Seule la norme AFNOR NF EN 17444 devrait permettre de certifier l’absence de substance interdite dans les compléments alimentaires ou autres denrées diététiques destinées aux sportifs.

Les produits qui affichent leur respect de la norme AFNOR devraient être préférés aux autres compléments alimentaires. Mais la norme AFNOR n’étant pas une norme de certification de produits, elle ne peut garantir à 100 % qu’un produit ne contiendra pas de substances interdites.

Les données bibliographiques retrouvent plusieurs études évoquant ce risque :

  • Une étude internationale menée en 2001-2002 sur 634 compléments alimentaires retrouvait 15% de présence de stéroïdes, sans qu’ils soient notifiés.
  • Une étude hollandaise menée lors des J.O. de Salt Lake s’est intéressée aux compléments alimentaires consommés par leurs sportifs qualifiés. Sur l’ensemble de la délégation, 69 compléments alimentaires étaient identifiés, dont 14 contenaient des stimulants non spécifiés sur l’étiquette, 12 de la caféine, 3 de l’éphédrine.
  • En 2015 l’étude anglaise sur des compléments alimentaires de prise de masse musculaire, retrouve des stéroïdes anabolisants, sans qu’ils soient notifiés sur l’étiquetage.

Quelle norme de sécurisation choisir ?

Prévention du dopage dans le sport : Bonnes pratiques de développement et de fabrication visant à prévenir la présence de substances interdites dans les denrées alimentaires destinées aux sportifs et les compléments alimentaires.

Le présent document présente les exigences relatives au développement et à la fabrication des denrées alimentaires destinées aux sportifs et des compléments alimentaires, en vue de limiter le risque de présence de substances interdites par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) sans pour autant en garantir l’absence totale. Il spécifie un cadre de bonnes pratiques dont l’objectif est d’empêcher la présence de substances interdites dans le sport, dans les denrées alimentaires destinées aux sportifs et dans les compléments alimentaires. Il ne conduit, en aucun cas, à une quelconque autorisation de produits. Sont exclues du présent document les « boissons dites énergisantes« .

La norme AFNOR NF EN 17444

  • NF EN 17444 février 2021
  • Indice de classement : V 94-002
  • ICS : ICS : 03.100.70, 67.020, 67.050

Prévention du dopage dans le sport – Bonnes pratiques de développement et de fabrication visant à prévenir la présence de substances interdites dans les denrées alimentaires destinées aux sportifs et les compléments alimentaires. Norme française homologuée par décision du Directeur Général d’AFNOR en février 2021. Remplace la norme homologuée NF V 94-001, de juillet 2012.

Cette norme oriente la mise en place de bonnes pratiques pour la recherche, le développement et la fabrication de denrées et de compléments alimentaires destinés aux sportifs.
Elle garantit l’absence de substances dopantes telles que listées par l’Agence Mondiale Anti-dopage (AMA).

Le saviez-vous ?

  • La norme AFNOR est attachée à un produit et non à une marque !
  • La norme AFNOR ne garantit pas la qualité nutritionnelle du produit !
Le label « Sport Protect »

La société Sport Protect est un organisme certificateur privé. Le label « Sport Protect » vient donc certifier que la norme AFNOR est bien respectée.

Les autres labels

Les labels spécifiques de certains fabricants ne peuvent apporter une garantie suffisante, puisque le cahier des charges est établi par le fabricant lui-même. Cela revient à s’autoproclamer avoir des « produits propres », sans avoir un cahier des charges strict et contrôlé par un organisme indépendant. Il en est de même pour des labels étrangers dont la validation des critères de conformité est peu ou mal connue.

Pas de logo spécifique

Seuls les compléments alimentaires normalisés AFNOR, et éventuellement certifiés, sont sécurisés vis-à-vis du dopage. La normalisation n’a malheureusement pas de logo spécifique. Les produits normalisés AFNOR sont repérables par la notification sur l’emballage « conforme à la norme AFNOR NF EN 17444» ou « Produit conforme à la réglementation antidopage à la date de fabrication du lot ».

Compléments alimentaires – Les règles d’hygiène

Les entreprises du secteur des compléments alimentaires sont soumises aux dispositions du règlement (CE) n°852/2004 relatif à l’hygiène des denrées alimentaires dont l’article 4 leur impose de se conformer aux règles d’hygiène détaillées dans les annexes I et II. Elles sont complétées par les règles spécifiques concernant l’hygiène des denrées alimentaires d’origine animale qui sont énoncées dans le règlement (CE) n° 853/2004.

Ces bonnes pratiques en matière d’hygiène (par exemple, les pratiques appropriées de nettoyage et de désinfection, l’hygiène personnelle) peuvent être complétées par des bonnes pratiques de fabrication (par exemple, le dosage correct des ingrédients). L’ensemble de ces bonnes pratiques constitue ce qui est appelé au niveau international les « programmes pré-requis » (PRP).

► En savoir plus : Bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication (DGCCRF)

Des risques pour la santé pour des bénéfices incertains

Le dispositif national de nutrivigilance, piloté par l’Anses, recueille les signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires destinés aux sportifs. Ces signalements et la consommation répandue dans plusieurs disciplines sportives de ce type de produits visant le développement musculaire ou la diminution de la masse grasse, conduisent l’Anses à attirer l’attention sur les risques potentiels pour la santé. Des effets potentiellement graves pour certains, majoritairement d’ordre cardiovasculaire (tachycardie, arythmie et accident vasculaire cérébral) et psychique (troubles anxieux et troubles de l’humeur), ont été observés.

► En savoir plus : Compléments alimentaires destinés aux sportifs (ANSES)

Vérifiez la sécurisation de votre complément alimentaire !

La Société Française de Nutrition du Sport (SFNS) propose sur son site, un référencement de tous les compléments alimentaires sécurisés vis-à-vis du dopage :

Vérifiez la sécurisation des compléments alimentaires avant de les consommer. Sachez également les sélectionner en fonction de leur qualité nutritionnelle

Le recours à des compléments alimentaires n’est pas obligatoire, même chez le sportif de haut niveau. Les apports nutritionnels par les aliments courants suffisent pour couvrir les besoins. Les C.A. peuvent se concevoir pour répondre à certaines situations particulières de consommation ou par convenance personnelle. Leur efficacité n’est pas supérieure aux produits alimentaires.

 

 

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    • E-conseil dopage

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    • Le miniguide de l’antidopage (AFLD)
      Liste des substances et méthodes interdites

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