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Cancer et Dopage

cancer et dopage
Laurent FIGNON fait la une de l’actualité en ce mois de Juin 2009, en sortant une biographie intitulée : « Nous étions jeunes et insouciants ». On se souvient surtout de ses 8 secondes tragiques en 1989, qui ont conduit une première fois Laurent Fignon en enfer, car lors du contre-la-montre sur 50 kilomètres entre Versailles et les Champs-Elysées, ces 8 secondes ont fait basculer sa carrière, malade, qui s’est battu dans ces instants là en grand champion en faisant son métier et sans que l’on puisse parler de dopage. Le dopage était-il généralisé dans les années 80 ?

S’agissait-il de l’utilisation spécifique de produits dopants par les cyclistes ? Ou au contraire comme l’a écrit plus tard Willy Voet, une simple « tradition » dans le cyclisme où les injections étaient monnaie courante, sans que personne ne se préoccupe du contenu de la seringue ? Ainsi, dans « Massacre à la Chaîne », Willy Voet révèle 30 ans de tricherie, qui ont débouché sur l’affaire Festina, découverte à Lille lors du Tour de France de 1998.

Un certain nombre d’athlètes et de cyclistes en particulier ont eu des problèmes de santé. Ceux-ci sont-ils en rapport avec l’exigence et le volume d’entraînement du haut niveau, ou au contraire, avec la prise de produits interdits. Certes, l’utilisation du « Pot Belge » peut induire un certain nombre de dysfonctionnements et l’apparition de cancer, mais pouvons-nous nous interroger sur la généralisation de cette utilisation au sein même du peloton.

Cancer et produits dopants

Nous pouvons retenir que les stéroïdes anabolisants peuvent donner des effets cardiaques, hépatiques, psychiatriques, endocriniens, mais peu de statistiques peuvent confirmer que l’utilisation de ces produits conduit à l’apparition de cancers, même s’il a été démontré qu’après utilisation pendant une durée prolongée de stéroïdes anabolisants pouvaient apparaître des cancers du foie, voire même des cancers plus généralisés.

Dans l’histoire du dopage, relatée par le Docteur Michel Ducloux, on s’aperçoit que peu d’athlètes se préoccupaient des effets secondaires des produits utilisés ; seule l’espérance de victoire comptait. Si l’histoire du dopage est malheureusement jalonnée de morts célèbres, beaucoup de sportifs amateurs moins connus peuvent également souffrir de tels effets secondaires de cancers, sans qu’ils puissent faire la « une » de l’actualité, toute la difficulté est de recenser ces morts par excès d’utilisation de produits dangereux.

Dans un livre écrit par P. Grunding et M. Bachmann, en 1996, intitulé « Stéroïdes anabolisants », ces auteurs énumèrent l’ensemble des produits recensés de l’époque, comme des recettes de cuisine pour les utiliser au mieux afin d’obtenir un résultat sportif satisfaisant, sans se préoccuper de la législation en cours à l’époque mais en donnant quelques effets secondaires en fin de livre afin d’avertir les lecteurs. Nous retenons « Malheureusement les médias se sont servis des nouvelles à sensation pour faire circuler certaines informations erronées ».

Le sportif pouvait donc utiliser sans vergogne ces produits ; tout au plus retrouvons nous quelques effets secondaires entièrement réversibles, des phénomènes de féminisation, des modifications du comportement, quelques hypertrophies de la prostate, un affaiblissement du système immunitaire, et quelques lésions rénales. Passons sur l’ensemble des autres maladies abordées, mais finalement, rien n’alerte sur les possibilités de cancers survenant à distance de la prise de ces produits. Plus un produit marche, plus on peut le masquer et passer à côté des contrôles, moins le sportif se soucie des effets secondaires et surtout encore moins des cancers qui peuvent survenir 10, 15 ou 20 ans après l’arrêt du produit et la réintégration du sportif dans une vie sociale différente.

Conclusion

Comme l’intitulait le Docteur Jean-Pierre de Mondenard, spécialiste du dopage avec son titre « L’Imposture des performances », la lutte anti-dopage a permis de faire connaître et de mettre en place une véritable politique préventive. Mais elle a peut-être généré également un dopage à deux vitesses, l’un réservé à ceux qui n’ont pas les moyens de sophistiquer la prise de produits et qui sont concernés par les effets secondaires, et les autres tout autant concernés par les effets secondaires mais qui utilisent des produits de plus en plus sophistiqués dans le seul but de ne pas se faire prendre lors des contrôles inopinés ou en compétition.

Le dopage nuit gravement à la santé. L’utiliser, c’est s’exposer aux sanctions sportives mais surtout aux sanctions médicales avec la possibilité d’apparition de cancers de nombreuses années après la fin de l’utilisation de ces produits.

Réflexion : Dopage généralisé ? Oui mais encore faut-il le prouver.

– Les sportifs peuvent avoir une espérance de vie moins longue que l’ensemble de la population ? – Oui ! cela a été démontré mais pas forcément à cause du dopage.

– Le dopage moderne est-il plus cancérigène que le dopage de « père de famille » ? – Certainement, car l’on joue de plus en plus aux apprentis sorciers. – Utiliser des produits dopants moins dangereux et qui ne peuvent pas provoquer un cancer est-il donc souhaitable ? – Non ! Pour deux raisons : d’une part, c’est une tricherie, et d’autre part nul ne peut connaître la cinétique des médicaments et affirmer que ces produits ne déclareront pas un jour un cancer dans le cadre d’un dérèglement cellulaire lié à la prise de ces produits.

Si vous êtes concernés par la prise de produits interdits, des antennes médicales de prévention dopage sont à votre écoute pour mettre en place un véritable protocole de suivi et d’exploration à la recherche de l’apparition de dégénérescence cellulaire cancéreuse.

Pour terminer, retenons le témoignage de Maxime Matly, Escrimeur du Pôle d’accès Haut Niveau du CREPS de Wattignies, qui a gagné le concours Nord/Pas-de-Calais du slogan d’une actualité brûlante : « Sport sans Dopage = Sport sans Dommage ».

Pour en savoir plus

une brochure spéciale « Tous concernés par le dopage » est à votre disposition.

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