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« Mon soutien psy » et rôle de l’activité physique dans la prise en charge

Mon soutien psy

La dégradation de la santé mentale de la population représente un enjeu de santé publique majeur, et les pouvoirs publics ont fait de la santé mentale la Grande Cause Nationale 2025.

Il est estimé que plus d’un Français sur cinq sera touché par un trouble psychique au cours de sa vie (selon l’Organisation Mondiale de la Santé). 16 % de la population en France est affectée par un état dépressif et 23 % par un trouble anxieux, selon Santé publique France.

Depuis le 16 mai 2025, les assurés peuvent bénéficier de 12 séances prises en charge par l’Assurance maladie, au lieu de 8 auparavant. Il n’est plus nécessaire d’être adressé par le médecin ou la sage-femme pour en bénéficier.

Vous souffrez de troubles anxieux ou de troubles dépressifs ? De troubles du comportement alimentaire ? Vous souhaitez consulter un psychologue ?
Vous pouvez, avec le dispositif « Mon soutien psy », bénéficier du remboursement de douze séances d’accompagnement psychologique par an.

Mon soutien psy : pour les personnes, dès l’âge de 3 ans, en souffrance psychique légère à modérée.

Le dispositif « Mon soutien psy » permet aux assurés à partir de 3 ans, souffrant de troubles psychiques d’intensité légère à modérée, de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique prises en charge par l’Assurance maladie, notamment dans les situations suivantes :

  • Trouble anxieux d’intensité légère à modérée ;
  • Difficultés à dormir ;
  • Troubles du comportement alimentaire sans critères de gravité ;
  • Problèmes liés à la consommation d’alcool, de tabac et ou de cannabis, sans souffrir de dépendance.

Les situations nécessitant une prise en charge par un psychiatre ne sont pas incluses dans le dispositif « Mon soutien psy » (dépression, troubles du comportement alimentaire avec signes de gravité, troubles du neurodéveloppement sévères, crise suicidaire, dépendance à une substance psychoactive). Seules les séances réalisées par un psychologue conventionné par l’Assurance Maladie peuvent être prises en charge. Chaque séance est facturée 50 euros par les psychologues partenaires du dispositif. Le dépassement d’honoraire est interdit.

Le tarif a été récemment revalorisé à 50 euros, contre 30 euros précédemment. Ce montant est pris en charge à 60 % par l’Assurance Maladie et 40 % par les complémentaires santé. Pour les patients bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire, pour des soins en lien avec une affection de longue durée, une maternité (à partir du 6e mois de grossesse), ou encore un accident du travail ou une maladie professionnelle, la prise en charge est à 100 %.

Activité physique et santé mentale

La pratique d’une activité physique ou sportive régulière a un impact positif sur la santé mentale et le bien-être de manière général : diminution du niveau de stress, amélioration du sommeil, renforcement de l’estime de soi… Selon une étude du British Journal of Sports Médicine, l’activité sportive serait 1,5 fois plus efficace que la médication pour lutter contre les symptômes de détresse psychologique.

→ Consulter le document : La pratique de l’activité physique, Maxime Tréhout, psychiatre, praticien hospitalier, MD PhD, service de psychiatrie, centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen Normandie, InsermU1237 PhIND / UMRS 1075 Comete.

L’activité physique est efficace pour gérer les symptômes de dépression et d’anxiété dans de nombreuses populations, notamment la population générale, les personnes atteintes de maladies mentales et diverses autres populations cliniques. Si les bienfaits de l’exercice physique contre la dépression et l’anxiété sont généralement reconnus, ils sont souvent négligés dans la prise en charge de ces pathologies. De plus, de nombreuses personnes souffrant de dépression et d’anxiété présentent des comorbidités, et l’activité physique est bénéfique pour leur santé mentale et la gestion de leur maladie. Cela souligne la nécessité de faire de l’activité physique une approche fondamentale de la prise en charge de la dépression et de l’anxiété.

→ Consulter le document (en anglais) : Effectiveness of physical activity interventions for improving depression, anxiety and distress : an overview of systematic reviews, Singh B, Olds T, Curtis R, et al. Br J Sports Med 2023;57:1203–1209.

Activité physique et dépression

La dépression est la principale cause de morbidité liée à la santé mentale et une cause majeure d’invalidité dans le monde, touchant environ 280 millions de personnes et représentant plus de 47 millions d’années de vie corrigées de l’invalidité en 2019. La dépression est également associée à une mortalité prématurée due à d’autres maladies et au suicide.

La prévention de la dépression nécessite des interventions efficaces, notamment la modification des facteurs de risque établis. Des revues narratives ont conclu que l’activité physique peut prévenir la dépression future.

→ Consulter le document : Association entre l’activité physique et le risque de dépression, JAMA Psychiatry. 2022;79(6):550-559. doi:10.1001/jamapsychiatry.2022.0609.

Quelles activités physiques préconiser ?

Toutes celles qui apportent un bien-être physique et psychologique dans le cadre d’un partage social et dans le cadre de l’acceptation par la personne concernée et selon le passé sportif, l’état de santé et la prise de médicaments :

Le dispositif législatif

Un décret [1] et un arrêté [2] publié au Journal officiel du 15 mai 2025 modifient les modalités d’accès au dispositif « Mon soutien psy » et la prise en charge par l’Assurance maladie :

Ces dispositions étaient prévues dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2025 [4], pour optimiser le parcours de soins.

Le dispositif en résumé

Parlons santé mentale !