Site icon IRBMS

Optimiser les résultats de sa chirurgie bariatrique grâce à l’Activité Physique Adaptée

L'obésité

L’obésité, véritable enjeu de santé publique.

Au cours de ces dernières décennies, l’épidémie d’obésité est devenue un véritable enjeu de santé publique. Parmi les dispositifs proposés, l’intervention chirurgicale connaît un succès grandissant. Selon la CNAM1 le nombre de ces interventions aurait presque triplé entre 2007 et 2013, représentant près de 43 000 opérations en France en 2013. En parallèle, différentes études viennent combler le manque de recul vis-à-vis des résultats obtenus à long terme.

Certaines recherches soulignent les limites de la chirurgie et la nécessité de développer des dispositifs d’accompagnement autour de l’opération, notamment en matière d’activité physique2. Un suivi par un professionnel en Activité Physique Adaptée est alors essentiel pour encourager une pratique physique adaptée aux différentes étapes de l’opération.

 

Qu’est-ce que la chirurgie bariatrique ?

 La chirurgie bariatrique ou chirurgie de l’obésité regroupe plusieurs techniques d’interventions au niveau de l’estomac, dont les plus courantes sont la sleeve, le by-pass et l’anneau gastrique. Elle est prescrite selon des critères stricts et s’adresse essentiellement aux personnes présentant une obésité sévère, dont l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 40 kg/m² ou à 35 kg/m² avec des comorbidités associées2.

L’opération entraîne une diminution drastique du bol alimentaire qui aboutit généralement à une perte de poids allant de 40 à 70% après 1 à 2 ans. Il en résulte une réduction des principales complications associées à l’obésité telles que le diabète, le syndrome d’apnée du sommeil, ou l’hypertension3. Malgré ces résultats très encourageants, la chirurgie ne doit pas être perçue comme une solution anodine. Le recours à cette intervention implique une démarche longue qui débute au moins six mois avant l’opération et se poursuit plus d’un an après. La réussite de l’opération et du maintien du poids en parallèle d’une bonne santé reposent notamment sur la qualité de l’accompagnement diététique, psychologique et physique, et sur l’implication du bénéficiaire.

Pourquoi recommander un accompagnement en activité physique ?

 Sans un changement durable des habitudes de vie, les bénéfices de la chirurgie restent limités et éphémères. En plus d’optimiser la perte de poids et de réduire les pathologies secondaires, l’activité physique lorsqu’elle est adaptée à la personne améliore la qualité de vie et permet d’anticiper certaines complications :

Qu’est-ce que l’Activité Physique Adaptée ou APA ?

 L’Activité Physique Adaptée ou APA est une discipline à la croisée du sport et de la santé qui utilise les activités physiques, sportives et artistiques à des fins de prévention santé, de  réhabilitation ou d’insertion sociale. L’enseignant en APA mêle sa maîtrise des activités enseignées à ses connaissances des différentes pathologies pour adapter son intervention aux capacités et aux attentes de la personne. En plus d’améliorer sa santé, celle-ci peut, grâce aux situations proposées, comprendre davantage les conséquences de sa pathologie et ainsi mieux la gérer au quotidien. Cette pratique s’adresse et s’adapte à chacun, loin des enjeux de performances et d’esthétique sportives.

Comment peut s’organiser un accompagnement en Activité Physique Adaptée dans le cadre d’une chirurgie bariatrique ?

On distingue quatre phases poursuivant différents objectifs en Activité Physique Adaptée.

1.      La phase préopératoire concerne les 6 mois précédant l’intervention

 Le premier objectif visé est l’adoption et le maintien d’un mode de vie actif. Un entretien vous sera proposé pour évaluer vos envies, vos motivations et vos ressources afin de personnaliser au mieux le programme proposé. L’enseignant en APA vous aidera également à anticiper certaines barrières à l’activité physique, à aménager des temps de pratique ou encore à réduire votre sédentarité au quotidien. A ce stade, il s’agira également d’augmenter votre masse musculaire pour anticiper la perte de masse maigre liée à l’hospitalisation.

2.      La phase post-opératoire précoce commence dès le lendemain de l’opération et se poursuit un mois durant

Une reprise progressive de la marche est préconisée dès le lendemain de l’intervention 10. Votre enseignant en APA vous aidera à remettre votre corps en mouvement afin de pallier aux effets de l’hospitalisation, puis à reprendre une marche active. Vous pourrez aussi retrouver des sensations corporelles oubliées, apprendre à être à l’écoute de vous-même tout en adoptant les bons réflexes en termes de posture et de sécurité de pratique.

3.      La phase post-opératoire tardive débute environ 1 mois après l’intervention

 C’est le moment de vous réconcilier avec l’activité physique, de prendre du plaisir et de faire de cette pratique un temps pour vous. Votre enseignant en APA vous permettra de reprendre à votre rythme une activité physique structurée. C’est aussi une phase durant laquelle la prise de masse maigre va être primordiale pour maintenir le poids obtenu suite à l’amaigrissement et pour prévenir les blessures.

4.      Au fur et à mesure, votre activité physique tendra vers une pratique en autonomie.

 Cela prendra un temps plus ou moins long mais il est important de l’anticiper afin de ne pas perdre les bénéfices acquis. Une étude récente montre en effet qu’un an après l’opération et sans  un encadrement régulier, la prise de poids reprenait accompagnée d’une rechute psychologique11. Nous vous recommandons donc de poursuivre votre accompagnement auprès d’un enseignant en APA pendant au moins 18 mois, jusqu’à ce que vous soyez prêt à retrouver une pratique autonome.

 

Des précautions importantes à prendre en compte pour la pratique d’une activité physique adaptée à votre situation

 

Références

Travail réalisé par Aline Bison, Baptiste Chenu et Laura Dubourgnoux