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Traumatologie du footballeur : L’Entorse de la cheville

On peut estimer que l’entorse de la cheville est l’accident le plus fréquent du football.

Nul n'est à l'abri de l'entorse de la cheville.

Nous prendrons en compte quelques « blessures célèbres », afin de prouver que quel que soit le nom ou le niveau de pratique, nul n’est à l’abri de se blesser et de présenter une pathologie traumatique courante.

L’entorse de la cheville est très souvent rencontrée lors de la pratique du football, pouvant être répétitive si une prise en charge et une conduite thérapeutique sérieuse ne sont pas effectuées dès la première entorse. Nous avons tremblé pour les chevilles de Thierry Henry et David Trézéguet.

Des services d’urgence accueillent tous les samedi et dimanche de nombreux footballeurs ayant présenté une torsion rotation de la cheville avec une douleur élective au niveau de la face externe, un gonflement, afin de confirmer le diagnostic d’entorse.

Le Mécanisme de l’Entorse

Il s’agit le plus souvent d’un mécanisme de torsion en varus, soit seul sur un sol irrégulier, soit à la suite d’un tacle ou au contraire après réception lors d’une phase de jeu collective sur le pied de l’adversaire (très fréquent au volley-ball).

On peut estimer que l’entorse de la cheville est l’accident le plus fréquent du football, que les facteurs prédisposants sont le mauvais état du terrain, des chaussures inadaptées au sol, une instabilité préexistante, ou un tacle mal réalisé.

Conduite à tenir

Le médecin retrouvera :

Le diagnostic de l’entorse de la cheville sera clinique et radiologique selon des critères simples :

Les critères d’Ottawa

Il existe :

Dans ce cas, on peut suspecter une entorse et une déchirure et un arrachement osseux.

Un bilan radiologique doit être fait : face, profil, face en rotation externe du pied avec
des clichés complémentaires selon l’habitude ¾ externe ou forcé.

L’application en France des critères d’Ottawa pose un problème médico-légal, car il est difficile en cas de doute de pouvoir, sans bilan radiologique, affirmer ou non de la présence d’une petite fracture de la malléolaire externe.

Dans ce cas, que l’on soit footballeur professionnel ou simple sportif passionné, il est difficile de ne pas conseiller la réalisation d’une radiographie qui peut être complétée dans un second temps par une échographie tendino-articulaire.

Prise en charge

Sur le terrain : un seul mot : GREC : Glaçage Repos Elévation Contention

Secondairement, en fonction de la gravité de l’entorse de la cheville, on pourra conseiller la simple immobilisation par strapping souple jusque la pose d’une orthèse avec interdiction de marche pendant une durée pouvant aller jusque trois semaines.

Indications chirurgicales

Peu d’indications chirurgicales restent posées actuellement… Tout dépendra de l’intensité de la laxité.

En cas d’entorses répétitives, avec varus supérieur à 15° ou si l’on constate une lésion osseuse ou ostéochondrale associée, le chirurgien pourra s’aider d’imageries complémentaires pour gérer secondairement.

La rééducation : la proprioception

Elle est essentielle pour limiter les récidives et redonner une sensation de stabilité au footballeur.

Le kinésithérapeute joue un rôle capital dans la prévention secondaire des entorses tibio-tarsiennes et dans la réhabilitation à l’effort.

Conclusion

Les entorses du ligament latéral externe type tibio-tarsiennes sont fréquentes chez les footballeurs. Une bonne prise en charge associée à une rééducation proprioceptive va limiter les récidives.

Bien se chausser en fonction du terrain, jouer en respectant l’autre et en pratiquant des tacles «propres» reste une bonne prévention afin d’éviter cet accident fréquent du footballeur.