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Bien vieillir et santé connectée

Bien vieillir

Il existe deux sources de régulation des interactions par les technologies : les aînés et les plus jeunes.

Allier nouvelles technologies et vieillissement pour « bien vieillir », rêve ou réalité ?

Le marché des objets connectés converge vers les problématiques du vieillissement. A l’heure actuelle, seule la domotique paraît être la plus évoluée pour répondre à ces attentes techniques, , surtout lors de la prévention de la conséquence des chutes . Seulement les nouvelles technologies de la santé évoluent et sont nombreux sur le marché français.

Les acteurs de santé comme l’Assurance Maladie et les mutuelles se tournent aujourd’hui vers le monde du numérique pour imaginer une offre commerciale alliant « bonne-santé et économie ». Ce qui à terme, facilitera le « bien vieillir » à domicile, avec un environnement sécurisé.

La Silver économie

Les êtres humains vivent de plus en plus longtemps. Actuellement un quart de la population française a plus de 60 ans. Celle-ci représentera un tiers de la population en 2030, et symbolise l’allongement de l’espérance de vie.

Cet allongement questionne aussi l’espérance de vie en bonne santé et le maintien de l’autonomie. Pour y faire face, un écosystème adapté a vu le jour : la Silver économie.

De nouveaux outils dits « connectés » viennent apporter des solutions, des moyens, des aides pour favoriser le maintien à domicile et le maintien des capacités fonctionnelles. Quels sont ces outils ? Ces nouvelles technologies sont-elles adaptées au public « senior » ? Voici quelques pistes de réflexion.

Parlons aussi des visio-consultations (télé médecine) qui augmentent depuis l’épidémie de Covid19.

La révolution est en marche ; ainsi l’Etat a mis en place des groupes d’études de la place des objets connectés dans les parcours de soins . Un groupe dit « de 28 » a été créé, l’objectif du groupe 28 était de créer les conditions d’un développement vertueux des objets connectés et applications mobiles de santé. L’enjeu est d’importance avec un marché estimé à 20 milliards d’objets connectés en 2020, et plus de 100 000 applications mobiles en santé disponibles à l’heure actuelle. Si ce secteur présente des opportunités considérables de renforcement de la qualité et de l’efficience des soins, le plein usage de ces technologies suppose de créer des conditions de la confiance par leurs utilisateurs.

 

Qu’est-ce qu’un objet connecté ?

Aussi appelé Internet of things ou internet des objets, les objets connectés se définissent selon J.-P. Berighozi comme un « réseau de réseaux, qui permet, via des systèmes d’identifier directement et sans ambiguïté des entités numériques et des objets physiques et ainsi de pouvoir récupérer, stocker, transférer et traiter, sans discontinuité entre les mondes physiques et virtuels, les données s’y rattachant ».

En savoir plus : Les capteurs connectés pour la forme et la santé

Les différentes familles d’objets connectés

Les principales sources d’insertions des objets connectés sont la santé – bien-être et la domotique. Cette dernière correspond au regroupement des techniques de l’électronique, de l’informatique et des communications ayant pour but l’automatisation des fonctions électriques de la maison.

D’après le rapport CCS Insight Wearables Forecast Worldwide 2015, 84 millions d’objets connectés ont été vendus en 2015. En France la valeur du marché des objets connectés s’élevait à 150 millions d’euros en 2013 soit 1% des dépenses High-tech des français (Le Magazine des objets connectés et innovants, 2015). La santé et la domotique sont les principaux secteurs d’insertion pour les objets connectés en France. Ils représentent respectivement 60 millions et 90 millions d’euros.

Le but avoué est souvent de quantifier un effort ou de mesurer une dépense d’énergie sous le vocable « quantified self » qui regroupe de façon générique les outils, principes et méthodes permettant à chacun d’entre nous de mieux nous connaître, de mesurer des données relatives à notre corps, à notre santé, à notre état général ou aux objectifs que nous nous fixons (Sources : Emmanuel Gadenne).

Les seniors sont-ils acheteurs, et dans quels buts ?

Le rapport aux technologies est considéré selon la construction de l’identité sociale et la signification des usages (Caradec, 1999).

L’identité sociale regroupe le rapport au corps et le rapport au temps.

Les outils technologiques peuvent structurer le temps, les horaires des émissions favorites et leur durée par exemple. Il correspond aussi à la volonté de rester dans « l’air du temps », de garder le contact avec les nouvelles technologies pour ne pas être déconnecté des petits enfants (Furlong, 1989).

D’autre part, les objets influent sur les relations sociales. Ils sont perçus parfois comme des intermédiaires, un pont vers l’espace et l’extérieur. Ce rapport social est favorisé par les tiers qui jouent le rôle de médiateurs avec les plus réticents à l’idée d’utiliser un objet technologique.

Un vecteur de liens intergénérationnels

Deux échéances sont alors possibles, celle du « pont » et celle de la « porte » (Simmel, 1988).

Seulement comme nous l’avons vu précédemment, certains objets sauvegardent l’autonomie comme la voiture ou le téléphone. Dans cette optique le rapport aux objets technologiques est un moyen d’intégration à la société. Il marque le statut, c’est-à-dire un signe d’appartenance à un troisième âge dynamique, et facilite le rapport aux générations plus jeunes. C’est un vecteur de liens intergénérationnels.

Cela ne signifie pas que cette relation dépend exclusivement de l’utilisation des nouvelles technologies par les plus âgés. En effet les plus jeunes peuvent être une source d’interaction en apportant les objets connectés dans l’environnement de leurs ainés par des cadeaux par exemple.

Il y a deux sources de régulation des interactions par les technologies : les aînés et les plus jeunes. Seulement cette idée est relative au contexte de la famille, pour rester dans l’ère du temps et en contact avec les autres membres de la famille, on initie les aînés à l’utilisation des nouveaux objets technologiques.

Quels sont les freins à l’utilisation des objets connectés chez les seniors ?

Trois registres d’explications peuvent venir expliquer la non-utilisation d’objets connectés chez les seniors (Caradec, 2001).

La critique de l’objet consiste à produire une évaluation critique des caractéristiques de l’objet c’est-à-dire son prix et sa forme. Les objets technologiques peuvent dans certains cas représenter un budget trop important pour les seniors, tel que les sèches linges par exemple. Le prix est alors un frein à l’acquisition de cet objet.

D’autre part, la forme de l’objet peut défigurer la maison. A titre d’exemple, les paraboles viennent modifier l’image extérieure de la maison « en la rendant moins belle ». L’idée de l’inutilité de l’objet se réfère principalement à la situation actuelle de la personne. Le service technologique proposé par l’objet ne correspond pas aux besoins actuels du senior, il est alors inutile.

L’évaluation négative de l’objet

L’étrangeté de ces nouvelles technologies identifie le manque de familiarité avec l’objet, le manque de connaissances suffisantes pour son utilisation.

Vincent Caradec ajoute néanmoins à ce manque de familiarité d’autres variables pour expliquer ce phénomène : celle de l’appartenance générationnelle, l’appartenance sociale et l’âge. L’idée justifiant le non équipement des seniors par un manque de connaissances est donc fausse. Le non-équipement des seniors peut aussi s’expliquer par le fait qu’ils n’en aient pas besoin à l’heure actuelle ou par une évaluation négative de l’objet.

Ces deux types de discours ont tendance à être associés à la variable de l’appartenance sociale. En effet le discours de l’inutilité se retrouve dans les études chez les classes moyennes et supérieures et chez les plus jeunes, tandis que le discours du manque de familiarité se retrouve chez les plus âgés issus de milieu populaire.

Dématérialisation de l’objet

C’est l’utilisation de son smartphone comme objet connecté en utilisant une Appli.

L’IRBMS propose un traqueur utile afin de relever des défis de mobilité active mais aussi de se fixer des objectifs en prévention santé.