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Intolérance digestive et alimentation particulière chez le sportif

Les modes alimentaires particuliers

Résumé de la conférence du docteur Maton, donnée le 30 novembre 2019, à Lille, lors de notre 24ème Congrès.

Alimentation sans gluten

Il est important de bien distinguer les « vrais » intolérants au gluten, porteur d’une maladie céliaque, et ceux qui se disent intolérants au gluten sans avoir une maladie céliaque. Ceux-ci représentent 1 à 6% de la population générale, alors qu’ils se déclarent 41% dans la population sportive. On peut se demander pourquoi l’intolérance déclarée au gluten (mais non prouvée) soit si importante chez les sportifs ?

On incrimine la forte consommation d’aliments contenant du gluten (féculents), la teneur élevée de ces aliments en gluten (pâtes), les fermentations des produits.
En pratique, cette intolérance déclarée au gluten est en rapport avec une surconsommation et une monotonie alimentaire autour d’aliments issus du blé. Le traitement de ces intolérances déclarées, non avérées, repose sur la diversification alimentaire, et non l’exclusion définitive des produits contenant le gluten. Avant de parler d’intolérance alimentaire, il faut avant tout limiter la consommation de FODMAPS.

Pensez à modérer les FODMAPS et à diversifier votre alimentation, avant de vous considérer comme intolérant au gluten !

 

Alimentation sans lactose

Les sportifs doivent apprécier la différence entre le lait et les produits laitiers (fermentés) !
Aucune preuve n’est établie entre le lait ou les produits laitiers, et la survenue de blessures (tendinopathie en particulier), céphalées, ou le risque de cancer…
Au vue de la littérature, c’est une erreur d’exclure les produits laitiers pour deux raisons essentielles :

La consommation de 3 produits laitiers est recommandée chaque jour chez le sportif, en privilégiant la phase de récupération immédiate, tout en restant en adéquation avec le bien-être animal.

 

Végétarien / Végan

Le mode végétarien est parfaitement compatible avec l’alimentation sportive dans un but de performance, de prise de masse musculaire, de préparation compétitive…

A l’inverse, le mode végan (végétalien), dépourvu de protéine animale, induit chez le sportif un risque majeur de carence en calcium, vitamine B12, protéine, fer. Certes ces carences peuvent être complémentées, mais le principe même d’une complémentation prouve bien que l’alimentation n’est pas adaptée à l’activité ou au métabolisme de l’individu.

Végan et sportif performant (à fortiori de haut niveau) semblent donc être incompatibles. Il faut recevoir avec beaucoup de prudence les messages issus de certains sportifs ou personnalités affirmant l’inverse. Ceux-ci présentent généralement des conflits d’intérêt avec la filière alimentaire végan ou relèvent du marketing ou de discours militant dédiés aveuglement à la cause. Le mode alimentaire végan reste toutefois compatible avec l’activité sportive récréative. Un avis auprès d’un diététicien-nutritionniste est souvent recommandé.

Le mode alimentaire végan (à l’origine de nombreuses carences) n’est compatible qu’à une pratique sportive récréative. Le végétarien reste parfaitement adapté à toutes pratiques sportives, même à haut niveau de performance.

 

Conférence

 

 

Bibliographie