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Maisons Sport-Santé

Maisons Sport Santé

Les Maisons Sport-Santé sont l’expression d’un besoin devant la pandémie de maladies chroniques en lien avec la sédentarité occasionnant des dépenses de santé exponentielles.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la sédentarité cause 2 millions de décès/an dans le monde, et de nombreuses pathologies chroniques. L’inactivité physique est la cause de 5% des cardiopathies coronariennes, 7% du diabète de type 2, 9% du cancer du sein 10% de cancer du côlon.

La sédentarité est le lit de nombreuses maladies chroniques. C’est pour cela que dès les années 1980, les autorités ont proposé des actions afin de réduire celle-ci, les Parcours du Cœur en sont un exemple, mais aussi la campagne Manger Bouger avec le PNNS et le slogan « 30 minutes par jour d’activités », etc.

Par ailleurs de nombreux auteurs, publications ou communiqués ont depuis plus de 20 ans proposés l’activité physique comme thérapie non médicamenteuse. Par exemple, les docteurs Bacquaert et Maton ont publié, aux éditions Chiron en 2009, « A vos marques prêts bougez !« . Mais il ne faut pas oublier tous les autres, dont les recommandations de l’INSERM et de la HAS !!!! La Charte de Toronto de 2010 a d’ailleurs précisé la nature de l’enjeu.

Le contexte sanitaire lié à la Covid-19 a conduit à favoriser les comportements sédentaires qui déjà n’avaient cessé d’augmenter ces dernières années. Pendant les périodes de confinement, un tiers de la population française est restée assise plus de 7 heures par jour !

La crise sanitaire a accentué encore plus la nécessité de recourir à une activité physique et sportive régulière pour tous. La pratique d’un sport, même à intensité modérée, permet de prévenir les risques liés à la sédentarité mais aussi de lutter contre de nombreuses pathologies chroniques (obésité, hypertension artérielle) et des affections de longue durée (cancers, maladies cardiovasculaires, diabète…).

Les missions des Maisons Sport-Santé (MSS)

Selon le ministère, il s’agit :

Les Maisons Sport-Santé sont ouvertes à tous et particulièrement aux personnes en bonne santé qui n’ont jamais pratiqué d’activité physique et sportive. Ou alors, n’en ont pas fait depuis longtemps et veulent s’y remettre avec un accompagnement des personnes souffrant d’affections longue durée ou de maladies chroniques nécessitant une activité physique adaptée (APA) sécurisée et encadrée par des personnels formés, et prescrite par un médecin.

► Sports.gouv.fr : Les Maisons Sport-Santé proches de chez vous

3 formes de prévention

On retrouve donc dans ces missions toute la problématique de l’enjeu de santé publique concernant les trois formes de prévention : primaire, secondaire et tertiaire.

Or si la prévention primaire est l’affaire de tous et débute dès l’enfance la prévention secondaire et tertiaire place le médecin au centre du dispositif comme l’avait suggéré Valérie Fourneyron, ancienne ministre des sports et incitatrice de l’article de loi « sport santé sur ordonnance ».

Les Maisons Sport-Santé doivent donc assurer des missions en lien avec la lutte contre la sédentarité recevant ainsi un large public sédentaire avec ou sans facteur de risque complémentaire, mais aussi des missions de santé publique qui nécessitent des protocoles et exigences d’une tout autre nature avec le respect de critères d’inclusion et le suivi d’indicateurs de santé.

On verra à l’usage si l’alchimie fonctionnera mais il est évident que tout reposera sur la capacité territoriale de rassembler les professionnels du sport et de la santé et de former chacun en fonction des objectifs déployés et des responsabilités induites.

Cette annonce de nouvelles Maisons Sport-Santé labellisées intervient dans la foulée de l’adoption dans la Loi Sport portée par les députés de la majorité, d’une mesure visant à étendre la prescription de l’activité physique adaptée aux personnes souffrant de maladies chroniques (et plus uniquement à celles touchées par des ALD).

Focus 2022

Les principales mesures en matière de SPORT-SANTE

  • Elargissement de la prescription de l’APA aux patients atteints de maladies chroniques ou présentant des facteurs de risques tels que le surpoids, l’obésité ou l’hypertension artérielle.
  • Les personnes en perte d’autonomie pourront également bénéficier de la prescription d’APA.
  • Elargissement de la liste des professionnels de santé habilités à prescrire de l’APA. Aussi, en complément des médecins généralistes, les médecins spécialistes pourront prescrire de l’APA et les kinésithérapeutes renouveler une prescription.
  • Obligation pour tous les établissements et services médico-sociaux (ESMS) de nommer un référent « activité physique et sportive » parmi son personnel qui sera chargé de mettre en œuvre des programmes d’activité physique et sportive pour des personnes fragiles ou en situation de handicap.
  • Inscription dans la loi des Maisons Sport-Santé (MSS). Depuis 2019, le Gouvernement bâtit le réseau de Maisons Sport-Santé. Ces 436 établissements, soutenus par un budget de 4,5 M€ dans la loi de finances 2022, sont un sas de reprise de la pratique sportive pour des personnes sédentaires ou malades qui bénéficient de l’accompagnement croisé de personnels du monde du sport et du monde de la santé. Les Maisons Sport-Santé ont déjà accompagné 360 000 personnes depuis 2019.
  • Responsabilité confiée aux fédérations sportives de définir, pour leurs licenciés, quelle obligation et quelle fréquence de présentation d’un certificat médical de non contre-indication à la pratique sportive, sauf dans les disciplines à contraintes particulières où le certificat reste annuel.

 

► Assemblée Nationale :

► Dossiers de presse :

► Commentaire du COPIL By IRBMS : Ce texte ne remet pas en cause les conditions de qualification des acteurs en fonction des grades de limitation fonctionnelle, ce qui renforce la légitimité et la nécessité de se former. A découvrir, les Moocs Sport Santé de l’IRBMS.

CMS (Centre Médico-Sportifs) et Maisons Sport Santé : attention aux similitudes !

► Qu’en est-il devenu : toute cette richesse territoriale a disparu privant au passage de nombreux sportifs d’une médecine préventive et limitant donc l’impact du sport pour la santé.

► Pourquoi les CMS ont disparu : hétérogénéité de structures et des supports juridiques, inégalité médiatique avec un financement aléatoire dépendant du pouvoir local, diversités des acteurs, lassitude des médecins, désengagement des acteurs locaux, modernisation non programmée, patchworks des structures et des locaux, formation multidisciplinaire sans consensus sur les objectifs et pas de langage commun… alors que les CMS dans de nombreux territoires exerçaient un rôle médico-social évident.

Que les Maisons Sport Santé puissent surmonter ces handicaps, car toute similitude est bien évidemment exclue !!!

Les freins à la prescription

L’IRBMS qui anime depuis plus de 5 ans un COPIL « Mieux prescrire l’activité physique« , présidé par le Professeur Jean-Paul Francke et depuis 2021 un observatoire médical du sport santé, constate les divergences d’exigences entre les acteurs et finalement les difficultés d’amener les médecins traitants à prescrire d’autant que le frein majeur est le financement et la prise en charge du reste à charge patient.

Comment bénéficier des services proposés ?

Le territoire peut être source de proposition en fonction de l’investissement local mais cela conduit à des inégalités de santé que seul un financement National pourra résoudre. Car répondre à tous ces services demande à une Maison Sport-Santé un investissement humain, la connaissance scientifique de la thématique et une disponibilité présentielle ou numérique de tous les instants. Sans parler de la diffusion de ressources permettant d’enrichir les connaissances et ainsi provoquer une appropriation du public à la cause, ce qui est peu acquis à ce jour.

FOCUS

Une volonté locale : exemple de la ville de Dunkerque et communes associées

L’IRBMS a accompagné la ville de Dunkerque qui a obtenu le label MSS (Complexe des Stades de Flandres Direction des Sports, avenue Rosendaël, 59240 Dunkerque). Le projet repose sur une volonté municipale de proposer à une population souvent en situation de précarité une nouvelle façon de se prendre en charge et intégrant l’activité physique comme thérapie non médicamenteuse gratuite.

Le temps de la mise en place fut long car les obstacles nombreux. Ils ont été levé par le dialogue et l’écoute.

Une volonté partagée par le Maire, les adjoints aux sports et à la santé, les services municipaux et leurs agents puis par les membres des professions médicales du Dunkerquois. Ce qui a permis la mise en place d’un parcours sport santé exemplaire.

L’IRBMS a été sollicité pour former à la fois les agents territoriaux, les MNS et les médecins avec de nombreuses heures de formation et des MOOC Sport Santé complémentaires. Cela a permis ce lien de confiance permettant l’agrément des médecins à une charte puis la prescription et la prise en charge adaptée par les agent ETAPS et MNS aux situations cliniques des patients.

Le parcours de soin

Un protocole de parcours de soin respectant le secret médical a été mis en place en lien avec les médecins de la ville et les médecins hospitaliers. Des créneaux horaires ont été dégagés afin d’accueillir gratuitement les personnes concernées ayant reçu une prescription médicale précisant les contre-indictions et les indications en lien avec les objectifs du traitement représenté par l’activité physique adaptée.

Cet exemple d’une ville volontariste peut être dupliqué ou adapté (comme nous l’avions fait à Caen). Mais il montre que la formation complémentaire est indispensable pour lever des freins et rassurer les acteurs. Nous avons choisi FMC action en soirée pour les médecins en intervenant comme expert et nous avions proposé 3 jours de 8 heures plus un MOOC de 15 heures pour les acteurs de l’activité physique (ETAPS et MNS).

Le parcours du patient sera le suivant :

  • Consultation médicale et repérage par le médecin des critères d’inclusion et de limitations fonctionnelles.
  • Prescription du Sport sur Ordonnance par le médecin, adhérent à la charte « Sport Santé sur Ordonnance ».
  • Orientation du patient vers la direction des sports.
  • Évaluation de la condition physique, de la motivation et de la qualité de vie du patient par un éducateur sportif référent « Sport Santé sur Ordonnance ».
  • Bilan à 1 mois puis à 3 mois avec l’éducateur sportif et réorientation si nécessaire.
  • Sortie du dispositif au bout de 6 mois et orientation vers les structures sport santé associatives ou privées.

En définitive le financement pour la mise en place d’un tel projet est réel mais il faut aussi devant le succès et l’engouement de la population prévoir un financement pérenne et un modèle économique fiable.

Nous continuons l’expérience hors des frontières pour Sport Santé Belgique et les environs de Tournai. Notre expérience permettra d’éviter, comme cela a été le cas dans certains territoires Français, de devoir tout abandonner et ainsi desservir la cause de l’activité physique à la place du médicament.

Les déclarations des Ministres, extraits :

« Les Maisons Sport-Santé participeront à la lutte contre la sédentarité et la prévention des maladies chroniques associées. (…) Je souhaite la bienvenue aux 138 premières Maisons Sport-Santé sur notre territoire. D’ici 2022, nous en labelliserons 500. C’était un engagement du Président de la République. Et c’est l’une des mesures de la stratégie nationale sport-santé co-construite avec la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Je remercie celles et ceux qui se sont lancés dans cette aventure. Ils peuvent en être fiers. » Roxana Maracineanu, Ministre des Sports.

« L’objectif est de rapprocher les professionnels de santé et du sport pour faciliter l’orientation et l’accès aux activités physiques et sportives dans le cadre de la prévention primaire et l’orientation ainsi que l’accompagnement des patients atteints de maladies chroniques pour lesquels une activité physique adaptée a été prescrite par le médecin traitant, tout en s’assurant de la sécurité de la pratique. Il s’agit d’agir sur la survenue ou la meilleure prise en charge de pathologies très fréquentes comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers et l’obésité pour lesquelles l’activité physique est une réponse efficace« . Agnès Buzyn, ancienne Ministre des Solidarités et de la Santé.

Pour en savoir plus :