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Troubles du comportement alimentaire, santé mentale et activité physique : les facteurs de vulnérabilité

TCA et sport

Deux troubles majeurs sont bien connus du monde sportif : l’anorexie et la boulimie.

Deux troubles majeurs de la santé mentale sont bien connus et fréquents il s’agit de l’anorexie et de la boulimie qui d’ailleurs sont aussi fréquemment retrouvé dans le monde sportif malgré le tabou autours de ces pathologies.

Ces troubles relèvent d’une prise en charge difficile et sont lourds de conséquence, tant sur la santé que sur la carrière sportive. Ces troubles sont annoncés par des signes précurseurs et aggravés par des facteurs de risque sur lesquels la prévention doit s’orienter.

En 2025, la santé mentale devient une priorité nationale et la grande cause Nationale.

La santé mentale est un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté (Organisation Mondiale de la Santé).

Facteurs de vulnérabilité des sportives

Les facteurs sportifs :

Certaines spécificités de la pratique sportive apparaissent comme de réels facteurs de risque de survenue de troubles du comportement alimentaire :

Les contraintes de poids observées dans les disciplines qui exigent certaines morphologies, une minceur dans les sports esthétiques ou artistiques (gymnastique, danse, natation synchronisée) ou un poids corporel strict (lutte, boxe, sports à catégorie de poids), entretiennent une préoccupation excessive vis-à-vis du poids ou de l’image corporelle.

Les fluctuations rapides du poids oscillant entre période de restriction énergétique et pléthore déstabilisent la sportive dans son alimentation et son comportement.

La gestion des émotions constitue un élément de fragilité, en influençant l’alimentation, avec de nombreux phénomènes d’insatisfaction et de compensation, observés dans les situations de gestion du stress compétitif, les troubles de l’humeur liés aux défaites sportives ou rencontrées lors de blessures…

Le modèle athlétique présent dans le milieu sportif et surtout extra-sportif, indépendamment des contraintes de poids liées à certaines disciplines, entretient le culte du corps athlétique, perçu comme une norme exigée.

La médiatisation excessive de certaines athlètes ou de personnalités, présentées comme des modèles, peut parfois inciter certains sportifs à leur ressembler, ce qui renforce le sentiment de frustration vis-à-vis de l’image corporelle.

Les facteurs de personnalité :

En dehors du contexte sportif, la personnalité de la sportive peut comporter des facteurs de vulnérabilité, influencés par les traits de caractère :

L’insatisfaction corporelle vis-à-vis de l’image que renvoie la silhouette, par rapport à la norme athlétique entretenue dans le milieu sportif, constitue un facteur de risque.

Le perfectionnisme, est une qualité appréciable pour optimiser la préparation physique et technique, mais peut également concerner le mode alimentaire et l’image corporelle, aboutissant à des comportements excessifs.

Chez les jeunes , la peur de la maturité et de ses transformations corporelles, associée aux modifications physiques induites par la pratique sportive, constituent un facteur de vulnérabilité, justifiant d’être d’autant plus vigilant chez la pré pubère pratiquant un sport à charge d’entraînement élevée (gym, natation, tennis…)

Anorexie

L’anorexie représente un trouble du comportement alimentaire particulièrement présent dans le milieu sportif, de façon plus prononcée dans les sports esthétiques, artistiques ou les disciplines à catégories de poids. La symptomatologie clinique est bien décrite, mais les signes annonciateurs sont souvent négligés. Le diagnostic est tardif et la prise en charge est incomplète.

Lire notre article : La Triade clinique classique des « 3A » (Anorexie, Aménorrhée, Amaigrissement)

L’anorexie mentale

Un trouble essentiellement féminin, à la frontière de médecine somatique et de la psychiatrie.

Lire : Comprendre l’anorexie mentale (INSERM)

Boulimie

La boulimie se caractérise par la survenue au moins deux fois par semaine, d’un « accès boulimique », vécu comme une véritable crise de perte de contrôle de l’alimentation. Dans le milieu sportif, ce trouble du comportement alimentaire touche essentiellement l’adolescente et la jeune pratiquante.

Les troubles alimentaires que sont l’anorexie mentale et la boulimie nerveuse sont intimement liés et peuvent être associés ou s’alterner : 20 à 50 % des sujets souffrant d’anorexie mentale ont des crises de boulimie et 27 % des sujets souffrant de boulimie nerveuse ont des antécédents d’anorexie mentale (source INSERM).

Contexte de survenue

On retrouve dans le milieu sportif des éléments favorisant la survenue d’un trouble boulimique : le contexte compétitif anxiogène, l’attrait porté sur l’image corporelle, mais surtout toute situation de restriction énergétique ou de privation alimentaire… Les sports à catégories de poids, ainsi que les disciplines esthétiques ou artistiques constituent des populations à risque.

Complications de la boulimie

Les complications les plus fréquentes sont consécutives aux vomissements, tels que les gingivites, reflux gastro-oesophagiens, gastrites. On peut également rencontrer des troubles du cycle menstruel, des troubles de l’humeur sous forme d’épisodes dépressifs. Dans les formes évoluées une prise pondérale peut apparaître.

Conduite à tenir

Le pronostic dépend de la précocité du diagnostic et de la prise en charge psychologique, un suivi nutritionnel et médical. Une éducation nutritionnelle doit donner de nouveaux repères, tant sur l’aspect qualitatif que sur les rythmes alimentaires. Le suivi psychologique est déterminant dans la prise en charge du contexte anxiogène et éventuellement de l’humeur dépressive.

Pour en savoir + : Prévention des TCA des Sportifs (Guide des recommandations)
Prévention

Le suivi médical régulier des sportifs est une fois de plus un élément de prévention, pour identifier les facteurs de risque et les signes prémonitoires.

Savoir gérer son stress et ses émotions constitue un élément déterminant dans la prévention de la boulimie, ce qui doit inciter à un avis ou suivi spécialisé dans le cadre d’une préparation physique chez la sportive. Le respect d’une alimentation diversifiée et équilibrée au quotidien, associée à des adaptations spécifiques dans le cadre d’une pratique sportive, apparaît aussi être un facteur de prévention déterminant.

Lire notre article : Boulimie et sport

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