Site icon IRBMS

Phlébite et activité physique adaptée

Thrombose veineuse (phlébite)

« Un alitement systématique lors d’une phlébite n’est pas conseillé, au contraire la mobilisation est recommandée dès qu’elle est possible ».

La thrombose veineuse, plus communément appelée phlébite, est un trouble cardiovasculaire altérant la circulation sanguine.

La phlébite correspond à la formation d’un caillot de sang (thrombus) occasionnant l’obstruction du réseau veineux. Cet incident, similaire à un bouchon, est situé le plus fréquemment au niveau des membres inférieurs. En effet, le caillot de sang se forme en général dans une veine du mollet. Le risque principal est l’embolie pulmonaire.

Situations à risque

  • Il ne faut pas confondre stase veineuse périphérique, varices et phlébites.

La stase veineuse sans varices visibles ou cachées est due à une mauvaise circulation en lien avec le travail, le sport, l’obésité ou une insuffisance naturelle. Le plus souvent l’expression clinique est la lourdeur des jambes.

  • Les facteurs favorisant la survenue d’une phlébite

Certaines personnes sont plus prédisposées que d’autres aux phlébites. Celles-ci surviennent souvent à la suite d’une situation à risque.

Les situations à risque de phlébite profonde

Les situations liées à la stagnation du sang dans les veines, lors :

  • d’une immobilisation prolongée (port d’un plâtre, alitement à la suite d’un accident, d’une opération chirurgicale…) ;
  • d’un long voyage sans bouger les jambes (en avion, voiture ou train) ;
  • d’une perte d’autonomie (concernant les personnes âgées, par exemple) ;
  • ou encore d’une maladie qui gêne le retour du sang veineux vers le cœur (notamment les cancers qui compriment les veines et certaines maladies cardiovasculaires comme l’insuffisance cardiaque).
  • la prise de certains traitements (contraception hormonale, corticoïdes…),
  • contraception = sur risque de thrombose veineuse.
  • la grossesse qui favorise également la stagnation du sang,
  • obésité,
  • tabagisme,
  • cancers,
  • maladies inflammatoires abîmant la paroi des veines, maladies génétiques (par exemple en cas de déficit congénital en certains facteurs de coagulation).

Source : ameli-sante.fr

[adsense]

Existe-t-il plusieurs phlébites ?

Deux types se différencient de part leur localisation, leurs conséquences et leurs traitements.

La thrombose veineuse superficielle

Phlébite superficielle ou paraphlébite, la plus courante, touche les petites veines. Elle est généralement caractérisée comme un signe d’insuffisance veineuse.

La thrombose veineuse profonde

Phlébite artérielle, c’est la plus dangereuse puisqu’elle concerne les veines avec un débit sanguin important, situées à l’intérieur des muscles des jambes. En effet, le caillot de sang peut y être plus imposant et il risque de se déplacer plus facilement dans le système veineux. Cela augmente considérablement le risque d’embolie pulmonaire (migration du caillot de sang provoquant un blocage des veines pulmonaires et causer un arrêt cardiaque).

Quelques statistiques

De 50 000 à 100 000 cas recensés chaque année de 62 ans d’âge moyen (62% de femmes contre 38% d’hommes).

Encore assez méconnu du grand public, la phlébite mérite un intérêt particulier. Aujourd’hui, 85 % des Français questionnés ont entendu parler de la phlébite, mais parmi eux, seulement 19% sont capables de citer les principaux symptômes (enquête de l’IFOP par Bayer HealthCare).

Au sein de l’hexagone, entre 50 000 et 100 000 phlébites et 40 000 embolies pulmonaires surviendraient chaque année (Données INSERM).

L’embolie pulmonaire occupe la troisième cause de mortalité vasculaire dans le monde (après l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral (AVC)).

Les symptômes de la phlébite

Pour une Phlébite superficielle

Pour une Phlébite profonde

Des complications possibles ?

Le corps humain établit un équilibre entre la circulation sanguine et la coagulation du sang pour permettre la protection de l’organisme contre les risques de thrombose. Si cet équilibre est mis à mal, la protection ne peut être assurée. Les complications sont différentes en fonction de la localisation du caillot.

Les phlébites superficielles sont majorées en cas d’insuffisance veineuse ou de présence de varices ou d’ulcères par exemple.

Les complications de la phlébite profonde sont plus graves car cela peut entraîner une embolie pulmonaire, une infection grave ou la mort. L’obstruction provoquée par le caillot altère également les valvules anti-reflux à l’intérieur des veines aidant à la circulation du sang en empêchant le reflux.

Quelques statistiques

La phlébite superficielle a longtemps été jugée comme sans gravité. Cependant, de récentes études montrent que dans certains cas, la phlébite superficielle peut conduire à une phlébite profonde.

En effet, 25% des phlébites recensées s’accompagnent d’une aggravation : touche une artère et/ou embolie pulmonaire (Decousus et al., 2010).

Quelles en sont les causes ?

L’apparition de phlébite profonde peut survenir suite à un événement tel qu’une intervention chirurgicale majeure, un cancer, un traumatisme osseux, un accident cardiovasculaire, un alitement prolongé, une maladie rénale, une grossesse ou suite à un accouchement. Mais aussi, les antécédents familiaux de phlébite, l’obésité, l’insuffisance cardiaque, l’avancée en âge ou encore les maladies inflammatoires intestinales sont des facteurs favorisants l’apparition.

NOTE  IMPORTANTE

Le dépôt graisseux (caillot) est favorisé par la présence de cholestérol dans le sang. Plus le taux de « mauvais cholestérol » (LDL) est élevé, plus le risque est augmenté. En revanche, le « bon cholestérol » (HDL) a un pouvoir protecteur vasculaire.

D’importantes corrélations ont été établies entre la pression artérielle et le risque d’événement cardiovasculaire (en particulier l’infarctus). Plus la pression est élevée, plus le risque est élevé.

La prise en charge

Quand consulter un médecin ?

Quelles recommandations ?

Afin de soulager la douleur et faciliter la mobilité, des bas de contention et le surélèvement des jambes sont préconisés. Différentes thérapies sont proposées par les médecins pour faire face aux thromboses : médicamenteuses (anticoagulants), mécaniques (contention), ou comportementales (pratique d’une activité physique régulière).

Les 6 règles d’or à respecter lors du traitement de la phlébite :

  1. Consulter régulièrement son médecin,
  2. Respecter la dose de médicaments prescrite ainsi que les heures de prise,
  3. Signaler la prise du traitement aux professionnels de santé consultés (pharmacien, dentiste, etc.),
  4. Demander l’avis de son médecin pour toutes autres prises de médicaments et projets de voyage.
  5. Avoir une bonne hygiène de vie : la pratique d’une activité physique régulière couplée à une alimentation saine et équilibrée,
  6. En cas de saignement, contacter rapidement son médecin ou appeler le 15 ou le 112.

« Un alitement systématique n’est pas conseillé, au contraire une mobilisation précoce est recommandée dès qu’elle est possible ».

L’Activité Physique Adaptée peut-elle aider le traitement de la phlébite ?

Qu’est-ce que l’Activité Physique Adaptée (APA) ?

Malgré la présence d’un caillot de sang dans le système veineux superficiel ou profond, la pratique d’activité physique est possible et même recommandée. Celle-ci doit être adaptée à la pathologie.

Avant toute chose, comment pouvons-nous définir l’APA ?

L’APA peut se définir comme l’intervention professionnelle, basée sur des connaissances scientifiques, visant à améliorer la qualité de vie physique, psychologique et sociale des personnes à besoins spécifiques de santé grâce à la mise en place d’activités physiques, sportives et artistiques. Cette discipline est enseignée par des Enseignants en Activité Physique Adaptée (EAPA).

Cette pratique a de nombreux bienfaits sur l’hypertension artérielle, les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, l’ostéoporose ainsi que sur la limitation de l’apparition de certains cancers (sein et colon).

Choisir un style de vie actif induit la pratique d’une activité physique de façon régulière (emploi, loisir, déplacements, bricolage…) afin d’en bénéficier les bienfaits.

Quels sont les bienfaits de l’activité physique chez les personnes atteintes de phlébite ?

La pratique d’APA a des effets positifs avant et après avoir développé une phlébite, mais également sur les symptômes post-thrombotiques.

A savoir qu’une pratique régulière d’APA permet de diminuer le risque de formation de caillots sanguins (Van Stralen et al., 2007). Les mêmes auteurs soulignent l’importance de la fréquence de pratique, de l’intensité et de la nature de l’activité physique afin d’adapter au mieux à la pathologie.

Autre observation, après une opération chirurgicale l’APA n’aggrave pas les syndromes post-thrombotiques, au contraire (Shrier et al., 2005). Plus l’activité physique est intense, plus elle a un effet protecteur sur les syndromes post-thrombotiques.

Peut-on marcher avec une phlébite ?

La marche permet de réduire les symptômes associés à la pathologie. De plus, c’est une activité sans danger pour les personnes ayant une phlébite profonde puisqu’elle permet une grande adaptation de la pratique (Kahn et al., 2008).

Comment adapter la pratique ?

La reprise de l’activité physique doit être progressive, adaptée, en faisant preuve de précaution et de bon sens.

Quelles sont les contre-indications ?

La Phlébite chez le sportif

Ce problème vasculaire est assez rare chez les personnes pratiquant plus d’une heure d’activité physique par semaine (de 0,5% à 2,5% pour 1 000 personnes).

Ce chiffre est nettement moins important que chez les personnes sédentaires. Généralement, les activités physiques d’endurance, telle que la course à pied, sont plus propices à la phlébite que les sports dits de “résistance” (Van Stralen et al., 2007). Généralement, la phlébite arrive à la suite d’un traumatisme ou bien du traitement induit par le choc.

Le traitement est similaire à celui des autres personnes puisque la prise d’anticoagulants dépendra du lieu de la phlébite, de l’élément déclenchant, de l’étiologie et sera fonction des risques d’hémorragie. Cépendant, aucune étude ne précise le temps nécessaire pour un retour à la compétition, tout dépendra de la gravité et de la localisation du thrombus.

Programme type d’activité physique conseillé :

Il est important de prendre la phlébite au sérieux, même chez les sportifs. La reprise de l’activité physique doit être progressive, adaptée, en faisant preuve de précaution et de bon sens. Les professionnels EAPA sont aussi là pour mettre en place une pratique adaptée, ludique et en toute sécurité.

 

Pour en savoir plus :
Phlébite
Embolie pulmonaire
Bibliographie
Sources