Activités physiques thérapeutiques et post-Covid-19

Activités physiques thérapeutiques et post Covid-19

La Covid-19 devient une maladie chronique en raison du nombre important de malades présentant de séquelles cardio respiratoires, neuro musculaires ou même psychologiques à cause du virus Sars-Cov-2.

L’activité physique thérapeutique a pour objectif, après les séances de réhabilitation, d’améliorer l’état clinique et l’évolution au long cours en optimisant les capacités cardio-respiratoires et motrices.

Le nombre de patients concernés évolue en fonction de l’étendue des différentes vagues de contaminations mais on peut estimer que plus de 300 000 patients présenteront des séquelles répondant aux conditions de dispensation de l’activité physique à but thérapeutique.

Les patients concernés représentent la cohorte des personnes touchées par les formes graves de la Covid avec souvent une ventilation mécanique invasive (hommes >60 ans, fumeurs, obèses, diabétiques et non sportifs) mais aussi paradoxalement des patients ayant développés une forme sans hospitalisation.

Les évidences

Aucune certitude ne permet de proposer un arbre décisionnel précis mais la Covid-19 provoque souvent une fatigue qui peut provoquer un véritable déconditionnement physique et un état psychologique fragile, ce constat justifie la dispensation de l’activité physique à but thérapeutique dans le post Covid.

Le fait de prescrire de l’activité physique ne préjuge pas de son remboursement par l’assurance maladie, même si l’activité physique est aujourd’hui considérée comme une thérapeutique à part entière.

La prescription d’une activité physique lors d’une consultation par le médecin traitant a un impact démontré sur l’observance de celle-ci.

La priorité est l’adhésion de la population cible et des patients concernés

  • La motivation constitue un des paramètres fondamentaux pour le succès de la démarche et pour l’adhésion à la prise en charge.
  • Un patient démotivé a peu de chance d’atteindre l’objectif conjointement fixé avec le médecin.
  • La motivation n’est pas un trait statique mais est une variable dynamique et fluctuante. Elle se génère et se maintient sous certaines conditions et elle est dépendante de l’attitude du médecin.
  • L’entretien motivationnel est la base de la réussite.

Pour en savoir plus, suivez nos MOOC Sport Santé dont celui intitulé « Prescrire le sport santé sur ordonnance ».

 

Les points essentiels

  • La covid-19 est une maladie nouvelle dont les atteintes pulmonaires provoquent une insuffisance respiratoire mais des atteintes cardiaques associées à des troubles de la coagulation sont retrouvées.
  • Les séquelles d’hospitalisations et en particulier de la ventilation mécanique sous comas artificiel sont classiques avec sarcopénie, troubles vestibulaires, cognitifs et séquelles neuro musculaires.
  • Le post soins passe souvent par des séjours en centre de rééducation et réhabilitation puis par la proposition d’activités physiques adaptées à but thérapeutique pour une durée très variable et pouvant être longue.

Les points techniques

  • Les cibles de l’activité physique proposée sont le confort adaptatif cardio-respiratoire, le gain de VO2Max, la posture, le renforcement musculaire, la mobilité autonome… le retour au minimum de l’état de forme antérieure à la maladie.
  • Evaluer les séquelles des formes graves et la limitation de la mobilité active avec le test de marche de 6 minutes afin de fixer des objectifs crédibles et réalisables puis proposer le comptage des pas ou des temps d’activités.
tdm6 ou "Six minutes walk test"

Lire notre article à ce sujet : Test de marche des six minutes 6MWT.

Les fondamentaux

  • Les principes de base de la prescription d’exercice reprennent les variables « FITT » (fréquence, intensité, temps et type).
  • L’exercice en aérobie peut être effectué en continu ou basé sur des intervalles ce qui est plus motivant.
  • L’entrainement de la force isométrique ou dynamique à 30% de la force maximale doit se faire avec répétions dont les intervalles de repos sont de 3 à 5 minutes.

 

FOCUS : patient infectés par le virus Sars-Cov-2 et atteints d’un cancer

Des études montrent un risque accru de mortalité par rapport à la population générale avec un surrisque pour les cancers pulmonaires. Si ces patients doivent profiter d’une prise en charge spécialisée afin de limiter le risque accru de décès il est bien évident que la prise en charge post crise sera dans un premier temps polyvalente entre les équipes d’oncologie et de réadaptation fonctionnelle. Puis le relais sera fait auprès des professionnels de la santé avant une prise en charge par un acteur sport santé formé pour le cancer (Cami sport et cancer ou titulaire d’un DU spécifique).

 

► Rappel des textes réglementaires pour le sport santé sur ordonnance :

  • La loi N° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé : Art. L. 1172-1. – Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. « Les activités physiques adaptées sont dispensées dans des conditions prévues par décret. »
  • Le décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016 : Relatif aux conditions de dispensation de l’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée. Publics concernés : médecins, patients atteints d’une affection de longue durée et professionnels de la santé et du sport. Objet : Activité Physique Adaptée (APA) dans le parcours de soin.
  • L’instruction Interministérielle du 3 mars 2017 : Relative à la mise en œuvre des articles L.1172-1 et D.1172-1 à D.1172-5 du code de la santé publique et portant guide sur les conditions de dispensation de l’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée.

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