Arthrose en prévention primaire, secondaire et tertiaire, données scientifiques

Arthrose en prévention primaire, secondaire et tertiaire

Les stimulations cycliques appliquées au cartilage ou aux chondrocytes ont probablement un effet anabolique sur la matrice extracellulaire contrairement aux simulations statiques.

En fonction de la dose et de l’intensité de l’AP, elle peut soit provoquer un risque accru de lésions (efforts intenses) soit un effet bénéfique à dose modérée.
C’est donc bien l’activité l’activité modérée et intermittente lors d’un exercice physique qui est recommandable, elle obéit aux mêmes principes que la mobilisation passive continue et douce obtenue par des appareils motorisés en post opératoire. Elle semble favoriser la trophicité et aussi la réparation cartilagineuse.

Rannou F, Poiraudeau S, Revel M. Le cartilage : de la mécanobiologie au traitement physique. Ann readapt Med Phys 2001 ; 44 (5) : 259-7

Felson DT. Anupdate on the pathogenesis and epidemiology of osteoarthritis. Radiol Clin North Am 2004 ; 42 : 1-9

Prévention primaire

Il existe une susceptibilité individuelle pour le développement d’une arthrose en rapport avec une activité donnée, liée notamment à la morphologie articulaire, la congruence des surfaces articulaires, la stabilité de l’articulation, la force musculaire, l’innervation, l’indice de masse corporelle, la réponse des tissus à l’exercice et à des mécanismes génétiquement déterminés, concernant la composition et le métabolisme du cartilage.

Il n’existe pour l’heure aucune preuve définitive que les personnes modérément actives présentent un risque moins élevé de développer de l’arthrose mais on sait qu’elles présentent un risque moins élevé que les sportifs intensifs.

Hilliquin P. Le sport chez l’arthrosique. Revue du rhumatisme 2007 ; 74 : 587-91.

Prévention secondaire et tertiaire

Sujet arthrosique non opéré

Objectifs : Renforcement musculaire de la cuisse, des muscles psoas-iliaque et fessiers, stabilisation du genou et de la hanche, conservation des amplitudes articulaires, diminution des douleurs.
Les exercices de renforcement du quadriceps et d’amélioration de l’endurance sont efficaces. Selon Deyle, ils pourraient même retarder la mise en place d’une arthroplastie.

Deyle GD, Allison SC, Matekel RL, Ryder MG, Stang JM, Gohdes DD, Hutton JP, Henderson NE, Garber MB. Physical therapy treatment effectiveness for osteoarthritis of the knee : a randomized comparison of supervised clinical exercise and manual therapy proceduresversusa home exercise program. Phys Ther 2005 Dec ; 85 (12) : 1301-17.

Une baisse de la consommation médicamenteuse a été rapportée.

Van Baar ME, assendelft WJ, Dekker J, Oostendorp RA, Bijlsma JW. Effectiveness of exercise therapy in patients with osteoarthritis of the hip or knee : a systematic review o randomized clinical trials. Arthritis Rheum 1999 ; 42 (7) : 1361-9.

Le bénéfice des séances d’exercice de 12 semaine disparait au bout de 6 mois d’arrêt.

Van Baar ME, Assendelft WJ, Dekker J, Oostendorp RA, Bijlsma JW. Effectiveness of exercise therapy in patients with osteoarthritis of the hip or knee : nine months’follow up. Ann Rheum Dis 2001 ; 60 : 1123-30.

Conseils spécifiques :

  • Encourager la perte de poids chez le patient en surpoids ou obèse en associant un rééquilibrage alimentaire et/ou régime hypocalorique.
  • 30 à 60 minutes d’AP 3 fois/semaine.

Vignon E, Valat JP, Rossignol M, Avouac B, Rozenberg S, Thoumie P, Avouac J, Nordin M, Hilliquin P. Osteoarthitis of the knee and hip activity : a systematic international review and synthesis (OASIS). Joint Bone Spine 2006 Jul 73 (4) : 442-55.

  • Minimiser impacts et torsions articulaires.
  • Augmenter la masse musculaire globale.
  • Privilégier les sols souples et l’optimisation du geste sportif.
  • Travail en chaine fermée possible, privilégier le travail en chaine ouverte en respectant rigoureusement les consignes de placement et d’exécution.
  • Travail avec des élastiques intéressant car résistance douce et progressive, modulable par le patient lui-même.

Construction d’une séance :

  • 5 à 10 minutes d’échauffement voire plus en mobilisant doucement et progressivement les articulations.
  • Travail aérobie en décharge relative (vélo, rameur, aquagym) entre 40 à 60% du VO2max (soit 60 à 70% de la FCmax théorique selon la formule 220-l’âge).

Pelland L, Brosseau L, Wells G et al. Efficacy of aerobic exercises for osteoarthritis (Part II) a meta analysis. Phys Ther Rev 2004 ; 9 : 125-45.

  • Les programmes de marche, de tai-chi, de jogging aquatique et de yoga ont également fait leurs preuves.

Sisto SA, Malanga G. Osteoarthritis and therapeutic exercise. Am J Phys Med Rehab 2006 ; 85 (Suppl) : S69-78.

  • Renforcement musculaire global avec toutes les modalités de contraction possible (isométrique, isotonique, isocinétique, concentrique, concentrique, concentrique-excentrique et dynamique) en augmentant les charges de 10% par semaine). Travail de proprioception des articulations atteintes est encouragé, en particulier aux genoux avec un quadriceps faible.

Rogind H, Bibow-Nielsen B, Jensen B, Moller HC, Frimodt-Moller H, Bliddal H. The effects of a physical training program on patients with osteoarthritis of the knees. Arch Phys Med Rehabil Nov 1998 ; 79 (11) : 1421-7.

  • Etirements.

Pelland L, Brosseau L, Wells G et al. Efficacy of strenghthening exercises for osteoarthritis (Part I) a meta analysis. Phys Ther Rev 2004 ; 9 : 77-108.

  • Etirements au moins 5 fois par semaine pour les groupes musculaires actifs sur l’articulation arthrosique.

Sisto SA, Malanga G. Osteoarthritis and therapeutic exercise. Am J Phys Med Rehab 2006 ; 85 (Suppl) : S69-78.

  • APS recommandées : natation, cyclisme, marche en ligne droite, golf, stectching, gym d’entretien, renforcement musculaire à poids de corps ou avec des élastiques. Ski alpin et ski de fond possibles avec une préparation adéquate.
  • APS déconseillées : Sports de contact, de saut, de ballon, haltérophilie et force athlétique.

Après la pose d’une PTH ou PTG

  • APS recommandées : Aérobic faible impact, cyclisme, bowling, croquet, danse de salon, danse jazz, marche, golf, tir, natation, gym d’entretien, cardio-training sur ergomètres, aquagym.
  • APS déconseillées : Aérobic et fitness impact élevé, sports collectifs, sports de contact, sports de combat, squash, tennis, et de façon générale toute activité incluant des sauts rapides et/ou répétés.

La marche rapide, voire la course, ne semblent pas poser de problèmes pour les porteurs d’une PTH mais les porteurs de PTG doivent rester prudents.

L’APA comme thérapie non médicamenteuse

Le conseil type idéal et la prescription vers une prise en charge sport santé.

  • Perdre du poids préalablement à la mise en activité puis pendant la mise en activité.
  • Tous les jours, faire de l’activité physique de base en favorisant les déplacements actifs au quotidien, afin de lutter contre la sédentarité comme marcher d’un bon pas pour aller au travail.
  • 5 jours sur 7 au minimum, prévoir 30 minutes d’activités en endurance et atteindre progressivement 60 minutes d’activité aérobie à intensité modérée par jour.
OM2S L’activité physique comme thérapie non médicamenteuse, une prescription pour tous les médecins : L’Arthrose.

Les activités en décharge sont à privilégier.

Faire des exercices en endurance aérobie, efficaces sur le long terme comme la marche, la déambulation en piscine, yoga, tai-chi et vélo (sauf pour l’arthrose fémoro-patellaire dans le cas du vélo). Bouger entre … bpm et … bpm. Vous pouvez aussi alterner tous les 15 jours, le schéma précédent par une semaine avec des séances d’endurance à une intensité plus élevée durant 20 minutes à raison de 3 fois par semaine : entre … bpm et … bpm.

Insister sur le renforcement musculaire des muscles périarticulaires au moins 2 fois par semaine, au mieux à intégrer dans chaque séance d’AP selon la règle des 8 à 10 exercices utilisant les principaux groupes musculaires avec 8 à 12 répétitions à chaque exercice. L’intensité est au départ modérée (score de 5 sur une échelle 0-10 puis autour de 7-8). Ajouter toujours des exercices d’assouplissement et d’équilibre. En cas de crise douloureuse articulaire, diminuer les quantités d’exercices. Tenir un carnet d’entrainement à jour que vous rapporterez à la prochaine consultation.

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