Imagerie sportive de l’enfant et de l’adolescent

Intervention du Docteur P. Chastanet, Service de Radiologie, CHRU de Lille, lors du 13ème Congrès
de Médecine et de Kinésithérapie du Sport, le 29 novembre 2008.

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Résumé

La pathologie sportive de l’enfant et de l’adolescent voit sa fréquence augmenter du fait d’une part, d’une plus grande pratique sportive chez les enfants et les adolescents et d’autre part en raison d’une pression des parents et des entraîneurs visant à obtenir les meilleures performances et ainsi à former des sportifs de haut niveau.

Cependant, deux caractéristiques essentielles sont à rappeler :

– d’une part, cette pathologie s’adresse à un squelette dont la croissance n’est pas terminée et qu’en particulier, il existe une certaine fragilité du cartilage épiphysaire,

– d’autre part, les tendons sont plus solides que l’os sur lequel ils s’insèrent ce qui amène à rencontrer une pathologie quasiment inexistante chez l’adulte, celle des avulsions osseuses et, en particulier, des avulsions apophysaires.

Le radiologue se doit de rappeler quelques particularités concernant l’exploration de ces enfants et de ces adolescents

Tout d’abord, il convient de respecter le guide des bonnes pratiques de la Société Française de Radiologie concernant, en particulier, l’utilisation des radiations ionisantes qui doit être la plus économique possible chez ces enfants. Par ailleurs, certains examens sont plus difficiles à effectuer chez l’enfant que chez l’adulte, en particulier l’IRM qui nécessite une certaine immobilité mais, également, toutes les techniques de ponction qu’ils s’agissent des ponctions nécessaires à la réalisation d’arthrographies-arthroscanners ou de ponctions à visée thérapeutique et, en particulier, échoguidées.

Les principales techniques d’investigation seront détaillées dans l’exposé :
– les clichés standard
– l’échographie
– l’IRM
– le scanner et l’arthroscanner
– la scintigraphie osseuse.

Pour chacune de ces techniques, les avantages et les inconvénients seront précisés ainsi que les principales indications et le coût de ces différents examens.

La pathologie musculaire et de la jonction tendino-musculaire occupe une place particulière chez l’enfant et l’adolescent. Il s’agit des déchirures, hématomes, de la survenue secondaire de calcifications. La pathologie tendineuse et, en particulier, les ruptures partielles ou complètes et les phénomènes de subluxation sera détaillée. La place des ponctions échoguidées sera précisée.

Quant aux fractures de contrainte, l’IRM et la scintigraphie en permettent le diagnostic précoce. L’échographie peut être utile en cas de fracture de contrainte superficielle. Par contre, les clichés standard permettent le plus souvent un diagnostic rétrospectif beaucoup plus tardif montrant le cal osseux.

Compte-tenu de l’étendue des pathologies rencontrées, nous nous limiterons à celles concernant le membre inférieur permettant ainsi un tour d’horizon des pathologies rencontrées.

Tout d’abord, le bassin et les hanches où les avulsions apophysaires constituent un motif de consultation potentiel qu’ils s’agissent des avulsions aiguës ou des sollicitations chroniques.

La plus connue est l’avulsion de l’apophyse de l’épine iliaque antérieure et inférieure par le droit fémoral liée souvent à la pratique du football. Les méthodes d’imagerie médicale qui en permettent le diagnostic seront détaillées ainsi que les différents sites d’avulsions.

D’autres pathologies doivent être connues :

– les lésions intra-articulaires et, en particulier, les fissurations du labrum
– les pubalgies qui sont rares chez l’adolescent
– et enfin, un diagnostic différentiel à ne pas oublier : celui de la hernie inguinale qui peut parfois prendre le masque clinique de pathologie coxo-fémorale.

Le genou fréquemment atteint dans les pathologies sportives :

– les lésions ligamentaires aiguës frappant, en particulier, le croisé antérieur
– l’ostéochondrite
– les ostéochondroses et, en particulier, la maladie d’Osgood-Schlatter
– la luxation aiguë de rotule
– les douleurs fémoro-patellaires liées à des mouvements de flexion itérative
– les lésions méniscales. Deux points particuliers méritent d’être soulignés chez l’enfant et l’adolescent : d’une part, la fréquence des hypersignaux intraméniscaux sur l’IRM qui sont à différencier des fissurations méniscales et, d’autre part, la reconnaissance des ménisques discoïdes.

– les lésions de la physe méritent une attention toute particulière : d’une part, en raison des difficultés de diagnostic nécessitant souvent la réalisation d’une IRM et, d’autre part, en raison des conséquences ultérieures facheuses sur le développement du squelette en cas de traitement inapproprié.

La jambe et la cheville :

– La périostite tibiale dont le diagnostic repose sur la scintigraphie osseuse et l’IRM.
– Les ostéchondrites et/ou fractures ostéochondrales du dôme astragalien
– Les fractures et arrachements de la base du cinquième métatarsien à distinguer des défauts de soudure épiphysaire
– Les ostéochondroses du pied et, en particulier, la maladie de Freiberg et la maladie de Sever.

Le praticien ayant en charge l’enfant et l’adolescent doit donc choisir le meilleur examen d’imagerie médicale, tout d’abord en fonction de la clinique et, donc, du diagnostic suspecté en gardant à l’esprit :

– le respect du guide des bonnes pratiques
– l’agressivité potentielle de l’examen
– le coût de cet examen
– et, enfin, la disponibilité de cet examen.

Il se doit de connaître les pathologies traumatiques et microtraumatiques particulières à l’enfant et à l’adolescent et, enfin, ne pas oublier les conséquences ultérieures de telles ou telles pathologies sur le développement du squelette et, plus particulièrement, de l’articulation concernée.

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