Le Mal de la selle, le syndrome d’Alcock

La Bobologie au quotidien, aux Editions IRBMS
Le mal de la selle : pensez au syndrome d'Alcock !

Douleurs au niveau des fesses ou de l’anus en position assise qui disparaissent en se levant.

La pratique du vélo peut  provoquer des désagréments difficilement avouables même à son médecin.

Ainsi, la douleur du Nerf honteux, ou syndrome d’Alcock, peut tourner au cauchemar.

En effet, il s’agit de :

  • douleurs pelviennes ou sensation de corps étrangers avec des douleurs qui angoissent  quotidiennement et aggravées par la position assise prolongée.
  • troubles urinaires avec fuites ou incontinence, brûlures à la miction, une augmentation de la fréquence urinaire et une difficulté d’uriner normalement.
  • troubles intestinaux avec côlon irritable avec des douleurs liées à la défécation  qui s’accompagnent de trouble du transit (diarrhées ou/et de constipations). Spasmes dans le bas ventre.
  • troubles sexuels divers avec pour les hommes des douleurs lors de l’éjaculation, des érections moins performantes voire absentes. Pour les femmes des douleurs durant les rapports, absence de plaisir, hypersensibilité pendant les rapports sexuels. Baisse de la libido.

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Le conseil du pro

Prévenir ces désagréments passe par l’adaptation progressive du nombre d’heures passées sur le vélo et la pratique d’un entraînement adapté.

Que l’on soit cycliste amateur ou professionnel, le réglage du vélo et de la selle garde toute son importance.

Demander conseil à un technicien reste souhaitable. Il ne faut pas oublier également que l’anatomie de la selle, le creux de la selle, sa largeur et sa souplesse jouent un rôle très important pour le bien-être du cycliste.

La forme sera adaptée au périnée et à ses habitudes. La hauteur du cadre sera adaptée à votre anatomie afin d’éviter tous les « bobos » pouvant apparaître au long des sorties.

Qu’est-ce que le syndrome d’Alcock ?

Il est caractérisé par des douleurs ano-périnéales dues à l’atteinte du nerf honteux interne dans le canal d’Alcock.

Le nerf honteux interne, branche terminale du plexus honteux, est formé par la réunion des racines sacrées S3, et accessoirement S2 et S4. Il pénètre dans la fosse ischio-rectal par la petite échancrure sciatique, entre le ligament falciforme en bas qui se termine sur la partie antérieure de l’ischion.

Les causes responsables du syndrome du nerf honteux

  • La selle d’un vélo chez les cyclotourismes et longues sorties en vélos.
  • Une chute sur les fesses et sur le derrière.
  • Une station assise prolongée même en voiture.
  • Une inflammation ou un rhumatisme.
  • Le diabète avec la neuropathie.

Les gênes ressenties

  • Sensation de brûlures, de pincement ou impression de corps étranger pelvien.
  • Douleurs au niveau des fesses ou de l’anus en position assise qui disparaissent en se levant.
  • Douleurs  irradiant dans tout le pelvis à type de brûlure.
  • Troubles de l’érection.
  • Difficultés mictionnelles.
  • Autres manifestations urinaires et génitales => Chez l’homme : une hématurie, une prostatite ; Chez la femme : des cystites, des érosions vulvaires et surtout un lymphœdème vulvaire, des gênes sexuelles.

Les traitements

  • Infiltration du nerf honteux interne pas des anesthésiques locaux associés à des corticoïdes dans le canal d’Alcock.
  • Manipulations.
  • Étirements.
  • Lever la compression par voie chirurgicale.
Modifier la position sur le vélo et changer de selle

  • Changez ou ajustez la hauteur de la selle et l’inclinaison de celle-ci légèrement vers l’avant,  augmentez le matériel de rembourrage ou mieux variez l’anatomie de la selle (utilisation d’une selle plus large, trou dans la selle comme «les anciens»).

 

Conclusion

Devant une douleur périnéo-scrotale chez un cycliste, non diagnostiquée par les examens para cliniques habituels, il faut  penser à ce syndrome de Alcock ou une névralgie du nerf honteux.

Une autre particularité du cycliste : «  Le troisième testicule »

C’est une fascite développée aux dépends de l’aponévrose réalisant un nodule fibreux. Elle siège derrière les bourses, elle est mobile, peut atteindre la taille d’un testicule et est parfois bilatérale C’est une lésion persistante qui,  une fois constituée, ne disparaîtra pas, même à l’arrêt du vélo. La peau en regard est distendue comme une bourse, à l’opposé de l’hygroma.

Elle n’est pas douloureuse mais très gênante car cette boule s’interpose entre la selle et le périnée et rend la position et le pédalage difficiles.

L’échographie confirme le caractère solide de la lésion.

En lien avec des répétitions du  mouvement de pédalage dons de micro traumatismes répétés au niveau du périnée qui est « meurtri » par ces chocs répétés entre la selle et les tubérosités ischiatiques  Il s’agit donc d’une bourse séreuse qui peut après ponction
évacuatrice et infiltration disparaître.

Mais il est nécessaire d’arrêter la pratique du vélo de demander un avis du technicien vélo pour effectuer un réglage du cadre ,des pédales et de la selle. Voir aussi une inégalité de longueur des membres inférieurs.

Si échec, le traitement chirurgical s’impose.

Nous retrouvons aussi en période chaude des douleurs insupportables sous le pied intitulées « feu aux pieds » en lien avec des problèmes circulatoires.

 

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