Ski sur neige artificielle : quels risques pour la santé ?
L’équipe de l’Irstea de Grenoble et l’Université de Turin ont étudié l’impact sur l’environnement de la neige artificielle
Problème bactériologique ?
Tout repose sur son mode de production qui ne se limite pas à pulvériser de l’eau qui gèle au contact de l’air froid au dessous de zéro degré.
La neige de culture contient un additif sous forme d’une protéine cryogène. Cette protéine accélère le processus de cristallisation de l’eau, et permet son utilisation pour des températures positives de 2° ou 3°. Les quantités d’énergie et d’eau nécessaires à sa fabrication sont également diminuées.
Le problème repose sur le fait que cette protéine est produite à partir d’une bactérie, appelée Pseudomonas syringae.
Le processus de fabrication de cette protéine permet d’écarter toute présence bactériologique dans le produit fini, ce qu’a confirmé l’équipe scientifique de l’Irstea (anciennement Cemagref).
En revanche les besoins en eau sont très importants, et sont de l’ordre de 3 000 m3 d’eau pour 1 hectare de neige artificielle. Ce qui représente sur l’ensemble du domaine skiable des Alpes, une consommation d’eau annuelle équivalente à une ville de 170 000 habitants !
Cette eau est pompée dans les rivières, ce qui modifie la répartition naturelle des flux, dont l’impact sur l’environnement reste à définir.
S’il existe un risque pathogène de la neige artificielle produite, il dépend de la propreté bactériologique de l’eau des rivières. Elle peut éventuellement être souillée lors du pompage, soit par les déjections d’animaux sauvages ou d’élevage, soit par des habitations non reliées à un réseau d’assainissement.
Le risque bactériologique semble donc plus dépendre de l’assainissement des rivières.
Problème traumatologique
La neige artificielle très dure par temps très froid, provoque d’une part des problèmes de stabilité, et d’autre part accélère la glisse à l’origine de prise de vitesse. A l’inverse, elle devient rapidement lourde et collante lors du redoux.
La neige artificielle expose donc à un risque de blessure sportive plus important, en rapport avec la difficulté de pratique.
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