La cryothérapie au service de la récupération des sportifs
La cryothérapie améliore la récupération musculaire, la restitution des cellules lésées et la sensation de mieux être qui a une action positive sur la qualité du sommeil. Mais attention, des contre-indications existent.
Le froid ou la cryothérapie au service du sportif pourquoi ?
Le cerveau et en particulier la région de l’hypothalamus gère la régulation thermique. L’objectif obligatoire est de maintenir notre température corporelle constante à 37°C.
Si vous exposez volontairement et rapidement votre organisme au froid le cerveau va réagir et « ordonner » une réaction de défense en diminuant la fréquence cardiaque, en augmentant la tension artérielle (TA) et en resserrant les vaisseaux (vasoconstriction). Puis après le retour à la température normale, l’organisme va se réguler de façon symétrique en favorisant ainsi la récupération CQFD !
Le froid est utilisé contre l’inflammation et la douleur
Le froid est utilisé en médecine du sport pour améliorer la prise en charge des blessures grâce à un choc thermique faisant passer la température cutanée de 35° à 12° sans descendre en dessous de 7°.
L’application du froid a de nombreux effets positifs :
- Analgésique (contre la douleur)
- Vasoconstricteur (contracte les vaisseaux et limite la diffusion de l’inflammation)
- Diminution des œdèmes (limite le gonflement)
… et reconstitution plus rapide des cellules musculaires lésées.
C’est l’ensemble de ces propriétés du froid qui permet d’améliorer la récupération et de réduire les méfaits du surentraînement dont en particulier l’apparition des courbatures.
Rappel sur la prise en charge en urgences d’un traumatisme :
Le protocole habituel est appelé GREC, G comme glace, R comme repos, E comme élévation et C comme compression
Comment appliquer du froid ?
Les moyens simples
- Vessie de glace.
- Glaçons dans linge ou éponge.
- Eau glacée.
- Colpac appelé « poche de cryogel » (congélateur).
- Bombe de froid (attention aux brûlures cutanées).
- Poche instantanée à usage unique.
Les moyens adaptés aux sportifs
1 – L’immersion dans l’eau froide
Cela consiste à immerger une partie (souvent les membres inférieurs) ou la totalité du corps dans un bain d’eau froide à 10° pendant au moins 10 minutes, 14 minutes étant recommandées.
Il est quelque fois difficile « d’entrer » dans une eau froide ce qui peut limiter les adeptes de cette technique en fonction des motivations et objectifs.
Deux méthodes s’opposent celle de l’immersion continue et celle de l’immersion discontinue qui semble moins efficace.
2 – La cryothérapie corps entier (CCE)
Les cabines de cryothérapie en froid sec et intense à – 110° pendant 2 à 4 minutes maximum permettent de faire descendre la température cutanée à environ 10 degré.
Protocole : Après une adaptation dans une pré chambre à -60° pendant 30 secondes vous passez dans la cabine en maillot de bain, chaussettes spéciales et gants en réalisant des petits mouvements des membres puis à la sortie vous séjournez de nouveau 15/30 secondes dans la préchambre à -60°. La surveillance est stricte et le protocole peut être interrompu à tout moment en cas de problème. Les dangers sont l’hypothermie et les brûlures au froid.
Communiqués de l’INSEP :
- Comment se déroule une séance de Cryothérapie Corps Entier à l’INSEP (Jean Robert Filliard, adjoint au chef du département médical) – Pdf.
- INSEP : Exemple de fiche médicale à remplir – Pdf.
L’objectif de la CCE est de créer un choc thermique qui génère une vasoconstriction et une stimulation des récepteurs thermiques du derme. Ce choc thermique a principalement un effet analgésique en ralentissant la conduction nerveuse et anti-inflammatoire par l’abaissement de la température tissulaire.
3 – La cryo-sauna
Il s’agit de cabines de cryo corps partiel avec immersion de quelques minutes, la tête et le cou à l’extérieur de cette cabine de sauna au froid. L’efficacité doit être étudiée par rapport à la méthode corps entier.
Les bienfaits de la cryothérapie
Récupération musculaire, restitution des cellules lésées et sensation de mieux être qui a une action positive sur la qualité du sommeil.
On doit toutefois apporter un élément de remarque concernant des études qui semblent mettre en garde contre la généralisation pour tous et dans toutes circonstances des bienfaits, car pour certains le froid empêcherait le phénomène naturel de réaction d’évacuation des déchets post effort. A suivre mais il est certain que le froid est aujourd’hui un élément incontournable de la prise en charge de la fatigue musculaire post effort.
En dehors de l’amélioration de la récupération voici les autres indications :
- Rhumatismes inflammatoires des articulations et de la colonne vertébrale.
- Rhumatismes dégénératifs des articulations et de la colonne vertébrale.
- Rhumatisme articulaires.
- États douloureux chroniques (fibromyalgie).
- Trouble de la régulation du tonus musculaire en cas d’infirmité motrice cérébrale, de sclérose en plaques et de contracture musculaire.
- Psoriasis avec ou sans atteinte articulaire.
- Névrodermite.
- Contusions, foulures, suites d’opérations chirurgicales des articulations et de la colonne, lésions de l’appareil locomoteur et de soutien.
- Optimisation des performances sportives et dans la rééducation médicale.
Source : SFCCE, Société Française de cryothérapie corps entier.
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Le froid est-il sans danger ?
Non, il existe des contre-indications et des effets néfastes :
L’allergie au froid, l’urticaire au froid, le syndrome de Raynaud (trouble chronique de la circulation du sang aux extrémités du corps, le plus souvent doigts et orteils), les troubles de la sensibilité et les plaies sont autant d’interdits.
Le danger : la brûlure cutanée par application directe sur la peau d’une poche de froid sortant du congélateur et aussi les crevasses, les engelures et la gelure cutanée. La grossesse, l’HTA, l’asthme sont des contre-indications.
Mais l’idéal est d’informer son médecin préalablement à la première séance pour avoir son autorisation.
Contre-indications relatives
- Troubles du rythme cardiaque
- Insuffisance valvulaire
- Suites d’opération cardiaque
- Cardiopathie ischémique
- Syndrome de Raynaud
- Polyneuropathie
- Grossesse à partir du 4ème mois.
- Vascularites
- Claustrophobie
- Hypothyroïdie
- Hyperhydrose
Contre-indications absolues
- Hypertension artérielle non traitée
- Infarctus du myocarde datant de moins de six mois
- Insuffisance respiratoire ou circulatoire décompensées
- Angor instable
- Stimulateur cardiaque
- Artériopathie périphérique (stades III et IV de Fontaine)
- Antécédent de thrombose veineuse
- Infection respiratoire aiguë fébrile
- Pathologie aiguë rénale ou urinaire
- Anémie importante
- Phénomènes d’allergie au froid
- Cachexie
- Épilepsie
- Infection cutanée bactérienne ou virale étendue, troubles de la cicatrisation
- Alcoolisme ou toxicomanie
Source : SFCCE, Société Française de cryothérapie corps entier.
Effet local du froid
En dermatologie avec les bâtons d’azote liquide ou de neige carbonique contre les verrues et autres tumeurs bénignes chroniques.
En savoir plus
- La thermorégulation
L’organisme est fait pour vivre à 36°8, ainsi le froid devient notre ennemi surtout pour nos organes cutanés périphériques doigts de mains ou pieds, nez et oreilles. Le frisson thermique permet une production de chaleur et de lutter provisoirement contre le froid mais au-delà des vêtements chauds et des boissons chaudes sont aussi conseillés. Malheureusement le froid peut nous endormir jusqu’à la mort.
Lire : Altitude et mal aigu des montagnes, précautions et contre-indications
- Les accidents dus au froid
La température du corps est régulée pour être à peu près constante à 37°. Elle fluctue pendant la journée pouvant passer de 37 à 38°, selon l’activité musculaire, et les périodes d’absorption de boissons chaudes.
Lire : Le froid et ses méfaits
La Cryothérapie corps entier
Une conférence proposée par le Docteur Alain FREY, Médecin Chef du Pôle Médical de l’INSEP.
Site web de l’insep : http://www.insep.fr
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