La Pratique Sportive Féminine

Tous les sports déclinent une pratique féminine
En cette rentrée 2025, il n’est plus à prouver que la place de la femme dans le sport est légitime. La différence physiologique femme/homme se lisse au fur et à mesure de l’émancipation des femmes dans le sport, leur permettant d’atteindre des résultats similaires -voire supérieurs- aux hommes.
De nouveaux défis, issus de cette différenciation des sexes, apparaissent avec une inclusion positive récente de la population trans dans les compétitions. Néanmoins, le message reste le même : le sport est pour tout le monde.
Histoire des femmes et du sport depuis la rénovation des Jeux Olympiques
Pierre de Coubertin ne voulait pas d’un sport compétitif féminin ; on lui prête : « les femmes et le sport ne font pas bon ménage ». Les femmes furent donc absente des premiers JO de l’aire moderne en 1896.
On lui prête aussi cette déclaration : « Le véritable héros olympique est, à mes yeux, l’adulte mâle individuel». Bien que cette figure historique soit à remercier pour la démocratisation des JO modernes, l’histoire l’a contredit. Nous vous proposons un retour sur les dates marquantes de l’inclusion des femmes dans le sport :
- 1900 : admission des femmes aux JO uniquement dans les épreuves de golf et de tennis. Charlotte Cooper (tennis, Grande-Bretagne) devient la première championne olympique.
- 1921 : Création de la Fédération Sportive Féminine Internationale, avec comme figure de proue Alice Milliat.
- 1922 : Les premiers Jeux dits Olympiques féminins ont lieu à Paris. Les premiers Jeux Mondiaux féminins ont lieu à Monte-Carlo.
- 1976 : L’aviron et le basket-ball s’ajoutent aux autres épreuves du programme olympique féminin.
- 1996 : Atlanta 271 épreuves dont 97 ouvertes aux femmes, 11 ouvertes aux hommes et aux femmes. 10 629 athlètes dont 3 626 femmes.
- 2000 : création du réseau européen femme et sport.
- 2008 : Aux Jeux Olympiques de Beijing nouveau record de parité avec 42% d’athlètes féminines
- 2009 : À l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, le Comité International Olympique (CIO) a décerné les Trophées femme et sport 2009. Cinq personnalités exceptionnelles du monde sportif ont reçu cet honneur.
- 2024 : Les Jeux Olympiques 2024 illustrent une belle avancée dans l’inclusion des femmes dans le sport de haut niveau avec une parité quasi parfaite de 49,14% de femmes qualifiées parmi les athlètes.
Aujourd’hui, tous les Français connaissent les noms de Marie-José Pérec en athlétisme, Loïs Boisson en tennis, Laure Manaudou en natation, Pauline Ferrand-Prévot en cyclisme, Annie Famose et les soeurs Goitschel en ski, Clarisse Agbegnenou en judo, Lise Legrand en lutte, Cassandre Beaugrand en triathlon et bien d’autres.
En 2025, seulement 3 femmes président l’une des 39 fédérations sportives olympiques et paralympiques. Ce chiffre est le symbole d’un monde du sport qui ne laisse pas de place aux femmes. Ces 40 recommandations doivent permettre au Gouvernement et aux élu.es de changer le quotidien et l’avenir des femmes dans le sport. » Bérangère Couillard, présidente du Haut Conseil à l’Egalité.
Les différences entre femmes et hommes
Des différences existent entre femmes et hommes qu’elles soient liées à leur carte génétique, à leur morphologie ou à leur physiologie, elles ont des conséquences sur l’adaptation à l’effort et à la réalisation de performances sportives ou artistiques.
Morphologie :
Les différences physiologiques apparaissent dès la puberté et se voient notamment à travers la différenciation sexuelle et morphologique. Parmi elles, il est communément admis que les individus de sexe féminin ont une taille plus petite avec une masse musculaire moins importante que les individus masculins.
Cela s’explique par les secrétions hormonales qui diffèrent d’un sexe à l’autre, notamment concernant la testostérone qui est produite en grande quantité chez les individus masculins, stimulant ainsi le développement morphologique.
A noter aussi que pour les individus féminins, la différence de taille s’explique aussi par une croissance interrompue plus tôt avec l’apparition des premières menstruations.
Le cerveau :
Il n’y a pas de différences fondamentales. Un volume total de matière grise plus important chez la femme est décrit dès la naissance.
Adaptation à l’effort :
Anatomiquement, le cœur est plus petit et les artères sont plus fines. A l’effort les adaptations cardiovasculaires sont proches mais la VO2max atteinte est en générale inférieure de 10 à 15% à celle obtenue chez les hommes, pour des niveaux d’entrainements similaires.
Ceci s’explique par une capacité de transport de l’oxygène par les globules rouges plus basse, secondaire à un taux en hémoglobine lui-même plus bas chez la femme.
De plus, ce taux inférieur est à l’origine de capacité de stockage du fer diminué par rapport à l’homme, provoquant plus d’anémie chez la sportive.
Force musculaire :
Après la puberté, la testostérone augmente l’anabolisme protéique, expliquant un développement musculaire plus important chez les individus masculins.
La force musculaire étant sous cette influence androgénique, les individus de sexe féminin doivent s’entraîner d’avantages afin d’obtenir un gain en puissance musculaire.
Endurance :
Les performances entre les différents sexes se rapprochent bien qu’il est de plus en plus mis en évidence que les femmes surpasseraient les hommes dans les disciplines d’ultra-endurance.
Ostéo-articulaire :
La femme a un rapport ceinture scapulaire/ceinture pelvienne inversé par rapport à l’homme avec un bassin plus large. Ceci associé à un angle Q plus important (angle formé par le fémur et le tibia), pourraient être à l’origine des différences observées dans la biomécanique de course.
On note également une plus grande prévalence de « scoliose idiopathique » chez les femmes, cela n’empêchant pas la pratique sportive si une prise en charge précoce est réalisée.
Zoom sur l’hyperlaxité ligamento-articulaire
En raison d’une imprégnation ligamentaire en hormone oestrogénique, une hyperlaxité physiologique existe chez la femme et peut être majoré à certains moments de la vie, notamment lors de la grossesse.
Si c’est un avantage dans certaines pratiques (gym, danse, etc.) cela peut devenir un handicap pour les articulations avec un risque accru d’entorse (lésion du LCA au genou, la cheville) et de luxation (épaule, rotule).
Plus préoccupant ces hyper laxités favorise la survenue d’arthrose surtout des genoux Seul traitement reste la prévention. En ayant connaissance de cette particularité, il est ainsi nécessaire d’avoir un renforcement musculaire adapté à la pratique sportive associé à des exercices portant sur le contrôle neuromoteur des articulations.
Pour votre information : Les critères d’hyperlaxité de Beighton.
Quelques témoignages de sportives
Marie DELATTRE ,kayakiste, course en ligne.
(Photo la voix du Nord )
Marie Delattre de l’ASL Canoë Kayak, de Saint-Laurent-Blangy (62), double sélectionnée olympique (Athènes-2004 et Pékin-2008) en Canoë Kayak Course en ligne. Remporte avec Anne-Laure Viard une médaille de Bronze au J.O. de Pékin en K2 500 mètres.
Lire : « Hygiène de vie et récupération, deux éléments essentiels de performance « .
Lise LEGRAND, lutteuse
Médaillée de Bronze aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, élue, la même année, sportive Régionale (Nord-Pas-de-Calais) par la Voix des Sports, Lise Legrand a été sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Pékin 2008.
Lire : » Un entraînement bien conduit évite de nombreux problèmes. «
Anonyme, lutteuse de haut niveau
Une sportive de haut niveau nous explique les différentes relations existant entre son sport, la lutte, et les troubles du comportement alimentaire…
Lire : « C’est une souffrance terrible. On est dans un autre état. On ne sait plus quand on a faim ou pas ».
Luttons contre les violences dans le sport
Le sport n’est pas en reste de violences psychiques, physiques et sexuelles et le tabou doit être levé. Pour lutter contre les différentes formes de violence, le Ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative a mis en place la cellule « Signal Sports » en partenariat avec de nombreuses institutions. Victime ou témoin de violences dans le milieu sportif, vous pouvez désormais le signaler via l’adresse mail signal-sports@sports.gouv.fr.
Vous trouverez toutes les ressources nécessaires sur leur site dédié.
Le choix du sport
Les femmes sont plutôt des adeptes de la gymnastique, du fitness, de la danse, du tennis, du golf, du volley, du basket, du ski et du patinage artistique… Mais elles sont plus de 30% à pratiquer un sport collectif comme le handball, le football et même le rugby. Pour en savoir plus, consultez : « Mieux connaître quelques pratiques sportives…»
Consulter les dossiers thématiques du Ministère des Sports
Nutrition de la sportive
L’alimentation doit être avant tout équilibrée et correspondre aux apports nutritionnels conseillés et au PNNS.
L’Equilibre Alimentaire Gagnant : La combinaison harmonieuse de l’activité sportive et de l’alimentation favorise une bonne condition physique et contribue à une amélioration du bien-être physique et moral tel que le décline le Plan National Nutrition Santé (PNNS).
Pour obtenir le résultat des bienfaits d’une activité physique régulière, une alimentation équilibrée et variée est indispensable. Il s’agit essentiellement de maintenir ce que le Rapport Toussaint appelle : « Retrouver sa liberté de mouvement « .
Un bon équilibre alimentaire doit éliminer tout risque de carence. Il nécessite donc de consommer quotidiennement des aliments de chacun des quatre grands groupes alimentaires à répartir sur les trois repas principaux, avec ou non en complément une ou plusieurs collations.
Les groupes alimentaires sont les suivants :
- 1) Fruits et légumes
- 2) Céréales et leurs dérivés
- 3) Les produits laitiers
- 4) La viande, le poisson et les oeufs
- 5) Vitamines et minéraux
- 6) Eaux
Erreurs évitables :
Trop de protéines, de glucides à index glucidique élevé, trop de lipides ou pas assez, et surtout vitamines et compléments alimentaires pour compenser une mauvaise nutrition. Une vigilance accrue chez la sportive est à porter concernant le risque de trouble du comportement alimentaire, notamment devant des sports à catégorie de poids ou devant recherche de performance.
Dans notre société moderne où l’apparence physique et le culte de la minceur tiennent un rôle important, les troubles des conduites alimentaires ne cessent de se développer. Ces derniers font référence à l’ensemble des attitudes, comportements et stratégies complexes associés à une préoccupation permanente du poids et de l’esthétisme corporel.
Conclusion
L’espérance de vie étant plus longue chez la femme, 84 ans contre 78 chez les hommes la pratique sportive de 7 à 77 ans dépassera maintenant cette limite avec une adaptation des pratiques et une augmentation constante du nombre de pratiquantes.
Bougez c’est la santé !
Bibliographie
- Diaz-Canestro C, Pentz B, Sehgal A, Montero D. Differences in Cardiac Output and Aerobic Capacity Between Sexes Are Explained by Blood Volume and Oxygen Carrying Capacity. Front Physiol. 2022 Mar 17;13:747903. doi: 10.3389/fphys.2022.747903. PMID: 35370780; PMCID: PMC8970825
- La différence | Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. 2013. https://www.ottawaheart.ca/fr/patients-et-visiteurs/centres-et-programmes/centre-canadien-de-sante-cardiaque-pour-les-femmes/cwhhc/la-difference
- Le Meur Y, Hausswirth C. Chapitre 17. La récupération chez la femme sportive. In: Améliorer sa récupération en sport. Paris: INSEP-Éditions; 2013. p. 307‑ (Recherche). https://books.openedition.org/insep/1381
- Beighton P. Hypermobility of joints. Berlin: Springer Verlag; 1989
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