EPO ou Erythropoiétine – Classe « S2 »

EPO - Dopage et sport

EPO, ces effets perdurent jusqu’à 15 à 20 jours après l’arrêt des injections, ce qui rend sa détection difficile.

Produit de la liste de la classe S2 hormones peptidiques, facteurs de croissance, substances apparentées et minétiques interdits en permanence.

Comprenant :

1. Erythropoïétines (epo) et agents affectant l’érythropoïèse, incluant sans s’y limiter :

1.1 Agonistes du récepteur de l’érythropoïétine, par ex.

  • darbépoétine (depo), érythropoïétines (epo), dérivés d’epo [par ex. epo-fc, méthoxy polyéthylène glycol-époétine béta (cera)], agents mimétiques de l’epo et leurs dérivés par ex. cnto-530 et péginesatide.

1.2 Agents activants du facteur inductible par l’hypoxie (hif) par ex.

  • cobalt, daprodustat (gsk1278863), iox2, molidustat (bay 85-3934), roxadustat (fg-4592), vadadustat (akb-6548), xénon.

1.3 Inhibiteurs de gata, par ex.

  • k-11706

1.4 Inhibiteurs de la signalisation du facteur transformateur de croissance-β (tgfβ), par ex.

  • luspatercept, sotatercept

1.5 Agonistes du récepteur de réparation innée, par ex.

  • asialo-epo, epo carbamylée (cepo)

2. Hormones peptidiques et leurs facteurs de libération

2.1 Gonadotrophine chorionique (cg) et hormone lutéinisante (lh) et leurs facteurs de libération, interdites chez le sportif de sexe masculin, par ex.

  • buséréline, desloréline, gonadoréline, goséréline, leuproréline, nafaréline, triptoréline

2.2 Corticotrophines et leurs facteurs de libération par ex.

  • corticoréline

2.3 Hormone de croissance (gh), ses analogues et ses fragments incluant sans s’y limiter, par ex.

  • analogues de l’hormone de croissance, par ex. lonapegsomatropine, somapacitan et somatrogon;
  • les fragments de l’hormone de croissance, par ex. aod-9604 et hgh 176-191;

2.4 Les facteurs de libération de l’hormone de croissance, incluant sans s’y limiter, par ex.

  • l’hormone de libération de l’hormone de croissance (ghrh) et ses analogues, (par ex. cjc- 1293, cjc-1295, sermoréline et tésamoréline);
  • les sécrétagogues de l’hormone de croissance (ghs) et leurs mimétiques [par ex. lénomoréline (ghréline), anamoréline, ipamoréline, macimoréline et tabimoréline];
  • les peptides libérateurs de l’hormone de croissance (ghrps), [par ex. alexamoréline, ghrp-1, ghrp-2 (pralmoréline), ghrp-3, ghrp-4, ghrp-5, ghrp-6 et examoréline (hexaréline)].

3. Facteurs de croissance et modulateurs de facteurs de croissance

Incluant sans s’y limiter :

  • facteur de croissance dérivé des plaquettes (pdgf)
  • facteur de croissance endothélial vasculaire (vegf)
  • facteur de croissance analogue à l’insuline-1 (igf-1) et ses analogues
  • facteur de croissance des hépatocytes (hgf)
  • facteurs de croissance fibroblastiques (fgf)
  • facteurs de croissance mécaniques (mgf)
  • thymosine-β4 et ses dérivés, par ex. tb-500

et autres facteurs de croissance ou modulateur de facteur(s) de croissance influençant le muscle, le tendon ou le ligament, la synthèse/dégradation protéique, la vascularisation, l’utilisation de l’énergie, la capacité régénératrice ou le changement du type de fibre musculaire.

Qu’est-ce que l’EPO ?

L’érythropoïétine (EPO) est une hormone principalement fabriquée et sécrétée par les reins, dont la synthèse est oxygénodépendante.

La formation d’EPO est stimulée par la baisse du taux d’oxygène circulant dans les artères rénales ou lors d’une baisse significative du nombre des érythrocytes parvenant au niveau du rein (hémorragie, hémolyse, etc.).

L’EPO agit alors comme un facteur de croissance hématopoïétique et stimule la synthèse des globules rouges au niveau de la moelle osseuse, afin de permettre à l’organisme de s’adapter à différentes situations physiologiques, en régulant le stock des globules rouges et de l’hémoglobine sanguine (Hb). Elle agit donc sur l’amélioration du transport de l’oxygène d’où son intérêt historique en milieu sportif.

C’est pour ses propriétés qu’elle peut favoriser la respiration cellulaire et améliorer les performances.

Par ce fait, elle est utilisée à des fins dopantes principalement dans les sports d’endurance, en particulier le cyclisme, la course à pied, le ski de fond… et bien d’autres disciplines !

Elle est ainsi comparable au dopage sanguin par transfusion, avec un gain de rapidité, sans en rencontrer les difficultés de réalisation pratique (prélèvement, conditionnement, conservation, réinjection). Les méthodes de génie génétique permettent depuis quelques années de produire en laboratoire cette hormone, ce qui limite également les risques de contamination.

L’EPO peut être détectée, sous certaines conditions, dans les urines ou dans le sang dans ce cas c’est l’effet indirect du produit par la mesure du taux d’hématocrite c’est-à-dire le pourcentage du volume des globules rouges circulant dans le sang par rapport au volume total de sang. En moyenne, le taux d’hématocrite est entre 41 et 52% chez un homme, entre 40 et 52% chez la femme. Un taux d’hématocrite supérieur à 50% est suspect mais des variations interindividuelles sont possibles.

Erythropoiétine en médecine

L’EPO n’est pas seulement utilisée dans le dopage mais a une utilité en médecine. La première hormone humaine fabriquée de façon industrielle.

L’érythropoïétine (EPO) est une hormone principalement sécrétée par le cortex rénal et dont la synthèse est oxygénodépendante.

La formation d’EPO est stimulée par la baisse du taux d’oxygène circulant dans les artères rénales, ou lors d’une baisse significative du nombre des érythrocytes parvenant au niveau du rein (hémorragie, hémolyse, dénutrition ….).

L’EPO agit alors comme un facteur de croissance hématopoïétique et stimule la synthèse des globules rouges au niveau de la moelle osseuse afin de permettre à l’organisme de s’adapter à différentes situations physiologiques, en régulant le stock des globules rouges et de l’hémoglobine sanguine.

Indications thérapeutiques

Anémie secondaire à des pathologies graves, telles que l’insuffisance rénale chronique chez les dialysés, les chimiothérapies dans le cadre de cancers sanguins et tumoraux.

EPO et dopage sportif

L’utilisation dans le cadre de conduites dopantes consiste à améliorer la respiration cellulaire, en augmentant le nombre de globules rouges et la quantité d’hémoglobine circulante. Ces effets perdurent jusqu’à 15 à 20 jours après l’arrêt des injections, ce qui rend sa détection difficile.

EPO et effets secondaires

La stimulation de la lignée rouge entraîne une augmentation de la viscosité du sang (augmentation de l’Hématocrite), ce qui limite la vascularisation, en particulier des organes vitaux, et expose à des complications cardiovasculaires.

L’hématocrite augmente, dépasse la norme supérieure autorisée de 50%, pour atteindre 55% voire 60%. La limite de dangerosité est fixée à 55% par le monde scientifique. En dehors de toute conduite dopante, l’activité sportive augmente naturellement ce taux d’hématocrite, en raison de la déshydratation consécutive à l’effort. Ce qui peut amener l’hématocrite à frôler la limite de sécurité. Chez le sportif dopé, un taux d’hématocrite de repos déjà élevé, conduira à le majorer d’autant plus à l’effort en atteignant la zone de dangerosité entre 55% et 60%. Ce risque reste difficile à maîtriser, car l’Hématocrite continue d’augmenter pendant 5 à 10 jours après la dernière injection, ce qui prolonge le risque d’accident vasculaire.

Une autre complication secondaire à l’utilisation d’EPO repose sur le risque d’hypertension artérielle, justifiant d’instaurer ou de renforcer le traitement hypotenseur.

L’ensemble de ces risques cardiovasculaires conduit à une augmentation de la viscosité du sang, de l’agrégation plaquettaire, avec risque accru de thrombose artérielle.

► En savoir plus sur : La détection de l’EPO.

► En savoir plus sur : Les conditions scientifiques du dosage (document en Anglais).

Brève histoire de l’Erythropoiétine

C’est en 1977 que l’EPO recombinante humaine a été inventée : c’est la première hormone humaine fabriquée de façon industrielle. Son indication est de traiter les patients souffrant d’anémie et d’insuffisance rénale. Pour ses propriétés l’EPO est rapidement détournée de son indication médicale et est utilisée comme produit d’amélioration de la performance. Le dopage par l’EPO est ainsi né avec la saga que l’on connait : « Coup de tonnerre dans un ciel serein »; ce fut un tournant de l’histoire du dopage dans le sport. Willy Voet, « soigneur » de l’équipe Festina, se fit arrêter à la veille du départ du Tour 98 de Dublin, remporté par le malheureux Marco Pantani (Italie)…

  • 1906 Découverte scientifique de l’existence d’une hormone qui stimule les globules rouges en situation d’hypoxie.
  • 1949 L’Erythropoïétine est définie.
  • 1977 Première fabrication de l’EPO médicament.
  • 1983 Premier clonage d’EPO par génie génétique.
  • 2000 Le laboratoire de Lutte contre le Dopage est capable de reconnaître l’EPO naturelle de l’EPO exogène produite par génie génétique.

 

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A propos de l’auteur : Le Docteur Patrick Bacquaert est consultant en médecine du sport et sport santé. Médecin chef de l’Institut Régional du Bien-être, de la Médecine et du Sport santé en Nord Pas-de-Calais. Le Dr Bacquaert est également le médecin inspecteur à l’origine de l’affaire Festina.

 

 

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