CERA ou EPO de 3ème génération

CERA : dopage et sport

La CERA (Continuous Erythropoietin Receptor Activator) est une EPO de 3ème génération, commercialisée par les laboratoires Roche sous le nom de « Mircera ».

Qu’est-ce que la CERA ?

Il s’agit d’une solution pour injection qui comprend un principe actif proche de l’EPO qui contient en fait du Méthoxy polyéthyléne glycol-Epoétine bêta. Ce médicament est disponible en flacon et en seringue pré-remplie, à différents dosages, pour utilisation strictement médicale.

Il s’agit donc d’une EPO dite de 3ème génération, ou EPO Bêta qui permet de maintenir et de rallonger son activité biologique.

Indications médicales du « Mircera »

  • Traitement de l’anémie, associée à une insuffisance rénale chronique.

Le but de l’utilisation de ce traitement est d’améliorer la survie, la qualité de vie des malades et de réduire les complications, notamment celles cardio-vasculaires (source dossiers HAS 19/12/07).

Les conditions d’utilisation chez les malades rénaux sont strictes. Il est recommandé de :

  • Rechercher une cause extra-rénale de l’anémie en particulier la carence en fer.
  • Traiter la carence en fer si elle existe.
  • Proposer enfin une époétine type « Mircera » après s’être assuré de l’absence d’une cause curable de l’anémie autre que l’insuffisance rénale.

Bénéfices cliniques des malades

  • Amélioration de l’activité du ventricule gauche.
  • Amélioration de la qualité de vie.
  • Diminution du nombre de transfusions.

Du fait de sa grosse taille moléculaire, le « Mircera » est actif plus longtemps dans le sang qu’une EPO classique et a donc dans le cadre de cette EPO 3ème génération une action et une durée de vie prolongées ; ce qui permet de limiter le nombre d’injections en les espaçant.

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Recommandations de la Commission de la Transparence

Afin de montrer combien il est délicat d’utiliser le « Mircera » chez les patients, cette commission a proposé un protocole strict montrant combien il est dangereux pour les sportifs d’utiliser ce produit.

En effet, les conditions d’utilisation doivent être :

  • Absence de carence en fer ou vitaminique.
  • Surveillance des doses et des fréquences d’injections.
  • Surveillance de la durée du traitement.
  • Modalités de suivi de l’hémoglobine et de l’hématocrite.
  • Surveillance de l’évolution des taux de l’hémoglobine et surveillance des événements trombo-emboliques.
  • Fréquence et motif des incidents ayant entraîné l’arrêt du traitement.
  • Surveillance de l’évolution de la qualité de vie des malades.

L’utilisation n’est pas recommandée chez l’enfant et les adolescents de moins de 18 ans. Les précautions d’usage sont à respecter chez les personnes ayant une insuffisance hépatique.

Des médicaments comparables portent le nom de Aranesp, Dynepo, Eprex, Neorecormon.

Risques d’utilisation de la CERA

L’effet indésirable le plus courant est l’apparition d’une hypertension artérielle avec facteurs de risque associés.

  • Possibilité de réaction allergique.
  • Décès par accident trombo-embolique.

Utilisation d’une EPO 3ème génération chez le sportif

Un grand nombre de tricheurs a été persuadé que cette EPO était indétectable tant par bilan urinaire que par bilan sanguin.

Il faut toutefois ne pas oublier que l’effet secondaire le plus visible sur un bilan sanguin est le taux d’hématocrites élevé, associé à d’autres anomalies biologiques. C’est cette suspicion qui peut permettre de pister un sportif afin d’effectuer des contrôles inopinés ou des contrôles orientés.

Différence entre EPO et EPO 3ème génération

Alors qu’une EPO normale nécessite une injection deux, voire trois fois par semaine, la CERA peut être injectée comme chez les personnes malades une fois par mois ou, pour ceux qui aiment les risques, tous les 15 jours. Le fait que peu de tests soient validés pour la détecter permettait de faire croire aux sportifs qu’ils étaient intouchables.

La molécule de la CERA est suffisamment grosse pour qu’elle ne puisse pas passer dans les urines. Or, il existe une différence notable entre les urines d’un sportif au repos ou à l’effort. Cela expliquerait pourquoi, d’une manière générale, un sportif contrôlé hors compétition peut finalement prétendre à être invincible et invisible.

Avec une EPO classique, les sportifs doivent jongler avec la loi, en effectuant des injections tous les 3 ou 4 jours ; le transport sur les lieux d’injections devait donc être systématiquement réalisé. L’EPO de 3ème génération offre évidemment un confort puisqu’une injection par mois est plus facile à effectuer en cachette.

Caractérisques du médicament « Mircera »

Les doses recommandées montrent une réponse rapide avec augmentation du taux d’hémoglobine. C’est par résultat indirect de ce taux que l’on peut éventuellement suspecter d’éventuels tricheurs.

Conclusion

Le Plan de Gestion des Risques Européens prévoit pour l’EPO 3ème génération un suivi des malades concernant la survenue d’accidents trombo-emboliques y compris pulmonaires et la survenue d’hémorragies gastro-intestinales.

L’utilisation non-médicale de l’EPO 3ème génération ou d’une CERA est donc hautement dangereuse.

Son utilisation est assimilable aux transfusions de concentrés de globules rouges, qui donnent les mêmes résultats permettant chez les patients malades de maintenir un taux d’hémoglobine contre l’anémie.

Son utilisation en milieu sportif est non seulement hautement dangereux mais est totalement interdite. Le MIRCERA ou EPO 3ème génération fait partie de la classe « S2 : Hormones et substances apparentées », interdites en permanence en compétition et hors compétition.

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