Golf et podologie, la recherche du swing idéal

Golf et podologie

La recherche du swing idéal avec des appuis au sol parfait doit passer par une analyse posturale et des articulations concernées par un podologue du sport.

La pratique régulière d’une activité sportive expose l’organisme de part l’intensité et la répétition des contraintes (ondes de choc, vibrations, structure du terrain,…) à des troubles musculo-squelettiques (muscles, ligaments, articulations,…) et peut devenir source de pathologies des membres inférieurs et du rachis.

Or, le membre inférieur et à fortiori le pied s’avère être un outil essentiel pour le golfeur, aussi bien pour adopter une posture correcte et stable lors du stance que pour permettre un swing harmonieux et souple mais aussi pour déambuler sur le parcours.

Toute anomalie de morphologie et/ou de fonction du pied et des étages sus-jacents peut avoir des conséquences importantes en  » polluant  » le mouvement du sportif, entraînant douleurs ou blessures.

Ces pathologies concernent aussi bien le swing que celles que l’on peut retrouver lors de la marche. En effet, lors d’un parcours complet, le golfeur va non seulement réaliser plus de 50 fois son swing (sans compter les coups d’essais et les heures passées sur le practice) mais aussi une marche de 8 à 12 km sur un terrain bien souvent vallonné.

Pathologies au niveau du pied et de la cheville

Sollicitation en varus de la cheville

Sollicitation en varus de la cheville

Au niveau ostéo-articulaire, et en dehors de tout trouble posturo-dynamique, le swing correctement réalisé n’est pas générateur de manifestation pathologique pour la cheville et le pied. Celles-ci sont le fait des mouvements incomplets ou mal exécutés. Ainsi, les gestes asynchrones et brusques ainsi que la sollicitation en varus (pied sur son bord externe) peuvent être à l’origine de lésions de type entorse externe de cheville ou entorse médio-tarsienne.

Fracture de fatigue du 5ème métatarsien

Fracture de fatigue du 5ème métatarsien

Un mauvais transfert de poids peut conduire lors du finish à une distorsion du pied (d’où l’intérêt d’une chaussure relativement rigide au niveau du médio-pied). Les fractures de fatigue des métatarsiens ne seront pas rares et se retrouveront bien souvent dans le cadre d’un trouble stato-dynamique lors de la marche.

Enfin, les sésamoïdites (douleurs au niveau de la zone pivot sous l’avant-pied) sont directement liées à la réalisation du swing mais principalement en cas de troubles de l’avant-pied tel que le pied creux antéro-interne ou l’avant-pied varus.

Focus : douleur du pied d’origine neurologique

Nouvelle chaussure, forte chaleur, parcours à pieds

Les nerfs innervant le dessous du pied et les orteils (nerfs interdigitaux) passent entre les os des orteils en provoquant des douleurs souvent insoutenables causées par une irritation des nerfs depuis une période prolongée.

L’irritation entraîne souvent la formation d’excroissances de tissus nerveux (névromes) non cancéreuses (bénignes) sur les nerfs, généralement entre la base et le troisième ou le quatrième orteil (névrome de Morton).

Syndrome de Morton

Syndrome de Morton

 

Sollicitation en varus de la cheville

En ce qui concerne les pathologies musculo-tendineuses, on pourra retrouver au niveau de la cheville la tendinite d’Achille qui apparaîtra lors de la marche sur le parcours mais également chez les joueurs voulant augmenter la puissance de leur swing et se retrouvant alors sur la pointe des pieds lors du transfert de poids et de l’impact. Ce même transfert du poids trop brusque et trop violent pourra être à l’origine d’une rupture du tendon d’Achille sur le pied avant (phénomène relativement rare et présent surtout chez les golfeuses).

Toujours concernant les douleurs tendineuses, il convient de citer au niveau du pied l’aponévrosite plantaire qui est retrouvée chez de nombreux golfeurs et qui est bien souvent dû à une déviation de l’arrière pied et/ou à une torsion avant-pied / arrière-pied.

Enfin, au niveau du pied, certaines douleurs inflammatoires de types bursites pourront être retrouvées en cas de conflits avec la chaussure, surtout si l’on est en présence d’un hallux valgus ou d’une exostose au niveau de la face postérieure du calcanéum.

En ce qui concerne le segment jambier, une pathologie retiendra l’attention : il s’agit de la périostite tibiale que l’on pourra également retrouvée en présence d’un trouble posturo-dynamique ou de manque d’amorti.

Hygiène du pied

Comme on planifie les types d’entraînements préparatifs en vue d’une compétition, il est aussi important de préparer ses pieds à endurer l’effort physique exigé, les mouvements multiples du pied dans les chaussures et l’œdème physiologique pour éviter l’apparition de douleurs ou blessures :

Ces conseils sont d’autant plus importants quand vous partez pour un stage de golf ou une semaine de pratique au soleil

  • Lavez-vous les pieds de préférence la veille de votre parcours car l’eau fragilise la peau en diminuant ses capacités physiques et dynamiques à lutter contre les frottements. Bien entendu, essuyez-les soigneusement en prenant soin de ne pas oublier entre les orteils (lieux propices aux macérations et aux mycoses).
  • Coupez les ongles en respectant la forme anatomique de l’orteil, sans les couper trop court de manière à éviter une inflammation de la zone distale à la jonction ongle-peau (Hyponychium). Limez les angles qui doivent toujours être visibles pour éviter la création d’ongles incarnés. Attention aux conflits entre les orteils et les ongles voisins (sources de micro coupures et saignements).
  • Enlevez les callosités à l’aide d’une râpe; Et même s’il est trop tard avant votre départ prévoyez de prendre rendez-vous chez votre podologue du sport pour réaliser un soin de pédicurie sûr et adapté à votre sport (certaines callosités ne nécessitent pas forcément une ablation totale).
  • Si vous êtes sensible et envisagez de nombreux parcours dans un temps réduit sans jour de récupération –> tannage du pied : il doit commencer au moins 3 semaines avant la compétition par badigeons des pieds à l’aide de produits tannants (solution d’acide picrique à 5%, solution aqueuse formolée à 5%, jus de citron, talc, benjoin, henné, karité selon le lieu où vous courez…)
  • Hydratation des pieds : elle débute 2 semaines avant la compétition, il faut hydrater les pieds tout en continuant le tannage avec des crèmes spécifiques anti-frottements, demandez conseil à votre pharmacien.
  • Le jour du ou des parcours, vous pouvez disposer sur les zones de conflit des protections spécifiques type Compeed mais prenez soin d’entourer le compeed d’une circulaire non-serrante d’élasto. Il est impératif que le compeed soit posé sur une peau propre, sèche, non-grasse et dépilée sous réserve de s’enrouler sur lui-même et d’être générateur de conflit lors de la marche avec formation fréquente d’ampoule. Vous pouvez appliquer cette crème, mettre les chaussettes et remettre de la crème par-dessus (allez-y gaiement! )
  • Lorsque certaines callosités sont systématiques, il se peut qu’elle soient liées à des frottements excessifs dus à un déroulé de pas ou un geste non-physiologique (même un geste spécifique peut ne pas être bien réalisé) et il est donc judicieux de procéder à une analyse détaillée de la marche ou du geste sportif par le podologue du sport….(ce qui ne veut pas dire que systématiquement vous avez besoin de semelles).

Sources Vianney Trachet Podologue du sport D.U membre de Podo’xygène

 

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Pathologies cutanées

Les pathologies d’ordre cutanées et unguéales se retrouveront principalement au niveau des pieds. Elles dépendent de la qualité des chaussures, de leur adaptation au terrain, de la morphologie des pieds, des troubles stato-dynamiques éventuellement présents et de la fréquence de pratique.

Citons les mycoses cutanées (appelées athletic foot) et les mycoses unguéales, les phlyctènes ( = ampoules), les kératomes ( = cors) et hyperkératoses ( = duretés) pouvant entraîner des métatarsalgies (douleurs sous l’avant-pied), les hématomes sous-unguéaux et enfin les bursites inter-capitométatarsiennes et le syndrome de Morton (pathologie plutôt de type névralgique).

Pathologies au niveau du genou

Au niveau ostéo-articulaire, l’arthrose fémoro-tibiale n’est pas rare et sera révélée à la marche comme lors du swing, et ce dû au couple de torsion important existant à ce niveau lors du geste. De même, la réalisation du swing favorisera des lésions dégénératives du ménisque interne droit et du ménisque externe gauche. La souffrance du compartiment fémoro-tibial interne sera de plus accentué par un déséquilibre statique dans le plan frontal (genu varum/genu valgum) et lors du backswing.

Les pathologies musculo-tendineuses sont d’une part la tendinite rotulienne qui, comme pour le syndrome rotulien, est souvent mal tolérée en raison de la position semie-fléchie des genoux lors du swing et des descentes de pentes fréquentes. D’autre part le syndrome du tenseur du fascia lata ou syndrome de l’essuie-glace principalement dû à ce mouvement de torsion au niveau des genoux lors du swing et à la présence d’un trouble statique de type genu varum (genoux de «cowboy») ou genu valgum (genoux en X), handicapant alors le geste sportif mais également la marche prolongée.

On pourra également retrouver au niveau de la cuisse la tendinite des adducteurs de la jambe arrière qui est due à une fatigue excessive de ce groupe musculaire lors du transfert du poids, du côté droit vers le côté gauche, lors du downswing.

Pathologies au niveau du bassin et du rachis lombaire

Au niveau ostéo-articulaire on retrouvera dans certains cas la décompensation d’une arthrose de hanche (une prothèse de hanche ne sera pas une contre-indication à la pratique du golf). Une autre pathologie de la ceinture pelvienne sera la pubalgie (par sollicitation inverse des os du bassin, l’un en antériorité, l’autre en postériorité lors du swing).

En ce qui concerne la colonne lombaire, le golf a souvent été incriminé à tort dans certaine pathologie. S’il est souvent responsable de myalgies paravertébrales lombaires et de douleurs cervicales, celles-ci sont essentiellement le fait d’une crispation avant le début du mouvement et/ou d’un défaut d’exécution du swing et sont rarement déclenchées par le swing lui-même.

Les principales pathologies seront des douleurs sacro-iliaques chez les joueurs accentuant leur backswing afin de gagner en puissance, lombalgies aigues (ou lumbago discal par effort bloqué) et l’entorse dorso-lombaire ou dorsale basse est plus spécifique du golf. Elle survient au cours de l’effort de torsion du rachis pendant le mouvement du swing, mais une bonne morphologie du bassin dispense bien souvent de ces blessures.

Le golf n’est pas responsable d’une pathologie rhumatologique très spécifique ; cependant on retrouve des pathologies directement liées au swing et bien sûr à la marche.

De plus, la pathologie liée au golf est étroitement en rapport avec le niveau de pratique : le joueur débutant est particulièrement exposé du fait des défauts techniques ; par contre, la pathologie d’hyper-utilisation (ou overuse) prédominera chez le joueur de haut niveau. Bien évidemment, certains troubles posturaux et/ou de la marche prédisposeront également à des pathologies, et ce aussi bien chez le golfeur débutant que chez celui de haut niveau.

La thérapeutique nécessitera des modifications de mouvement et de posture défaillante qui devront être prises en charge par le médecin, le kinésithérapeute, l’ostéopathe et le podologue.

L’intervention du podologue / posturologue

Le podologue du sport saura sans nul doute intervenir sur ces différentes pathologies citées mais également participer à la réalisation d’un meilleur swing. La consultation de podologie devra comprendre :

  • un examen biométrique des amplitudes articulaires du membre inférieur, notamment des articulations de la cheville et de la hanche, véritables pivots du swing.
  • une analyse de certaines chaînes musculaires allant à l’encontre du swing idéal.
  • un examen de la posture ainsi que certains tests afin de déceler d’éventuel blocage articulaire. En effet, certains troubles statiques des membres inférieurs comme, des troubles de torsion des membres inférieurs ou tous problèmes de bon positionnement du bassin aura une incidence sur la mobilité de la hanche et donc directement sur l’amplitude et la réalisation du swing. Ces défauts de rotations de hanche devront alors être récupérés au niveau des autres zones pivots et pourront alors créer des blessures (et ce principalement au niveau de la charnière dorsolombaire ou du genou).
  • une analyse vidéo de la marche et du swing (couplée à un logiciel spécifique) qui permettra d’analyser le geste avec précision et de mieux comprendre l’origine mécanique de la pathologie.
  • une analyse des appuis sur plate-forme de pression. Ce type d’analyse va permettre, en corrélation avec l’entraîneur, la correction de certaines attitudes pour obtenir un swing plus fluide et plus efficace.

Traitements podologiques

D’une part, le traitement consistera bien entendu à corriger les diverses déviations posturo-dynamiques observées lors de l’examen clinique (à la marche et lors de l’exécution du swing) grâce à une paire d’orthèse plantaire thermoformée sur-mesure adaptée au golf.

Elle visera à limiter les mouvements excessifs des pieds et de l’ensemble des membres inférieurs, à redonner un appui stable pour adopter un stance correct et équilibré et à replacer chaque articulations du membre inférieur en position neutre. Cette orthèse plantaire apportera de plus confort dans la chaussure, équilibre et répartition des appuis.

A ce propos, une étude américaine signale que 71% des golfeurs (ayant participé à cette étude) a jugé que l’équilibre a été amélioré en portant des orthèses plantaires pendant leur pratique. Un impressionnant 50% a estimé qu’ils frappaient la balle de façon plus puissante et 38% des participants a rapporté un meilleur score à la fin de leur parcours.

Grace au port d’orthèse plantaire, on pourra donc prévenir et guérir certaines douleurs ou pathologies au niveau des pieds mais également au niveau des genoux, des hanches et de la colonne vertébrale, apporter un confort supplémentaire dans la chaussure mais aussi intervenir dans l’optimisation du geste sportif.

Les bilans

D’autre part, le traitement passera également par un bilan ostéopathique en association avec le bilan podologique afin de lever d’éventuel blocage articulaire. De plus, en cas de rétraction de certaine chaîne musculaire, le golfeur pourra suivre un programme d’étirement posturaux pour pouvoir répéter le même swing du premier au dernier trou d’un tournoi, pendant plusieurs jours, semaine après semaine et le plus longtemps possible. Ces étirements serviront également à améliorer la performance musculaire, prévenir les blessures ou encore permettre une augmentation d’amplitude de certaine articulation.

En ce qui concerne les douleurs cutanées, le traitement consistera en un soin réalisé par le podologue (ablation des kératomes et hyperkératoses, ponction d’un hématome sous-unguéal, etc…) en cabinet ou directement sur le terrain. De même, la mise en place d’un bandage neuromusculaire type K-taping ou d’un padding se fera en parallèle et permettra au joueur de poursuivre sa compétition dans de bonnes conditions.

Il sera également intéressant de veiller à adapter le matériel du sportif en fonction de son niveau et de son type de jeu. Les conseils de chaussage seront également importants. Les mauvaises attitudes lors du swing devront quant à elles être modifiées à l’aide éventuellement d’une analyse vidéo de ce mouvement, et ce en corrélation avec l’entraîneur pro.

Conclusion

Le podologue apparaît donc comme un allié essentiel du golfeur et de la golfeuse, quelque que soit leur niveau, en permettant tout d’abord de prévenir ou guérir les pathologies du pied et du membre inférieur mais également en apportant une optimisation du swing, une stabilisation de l’appui au sol indispensable à un stance équilibré et à un bon transfert de poids. La consultation chez un podologue du sport pour un bilan complet devrait donc être primordiale pour le golfeur soucieux de sa posture et de ses appuis.

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