La Préparation Physique Généralisée chez l’enfant

Condition physique et PPG chez l'enfant

L’enfant n’est pas un adulte en réduction. Il a des particularités physiologiques dont l’évolution principale représente la croissance.

Les spécificités physiologiques générales de l’enfant…

Avertissement

Avant d’acquérir les propriétés musculo cardio respiratoires d’un adulte, l’enfant présente des fragilités progressivement résolutives en fonction de l’âge et de son stade de maturation physique et hormonal (puberté).

Les ponts faibles

  • Manque de coordination motrice augmentant les dépenses énergétiques lors du mouvement ou de la course.
  • Une adaptation thermique faible avec un risque de déshydratation supérieur à l’adulte et une sensibilité au froid plus grande.
  • Une puissance musculaire plus faible.
  • Une vo2Max plus faible.
  • Une fréquence cardiaque de repos plus haute.
  • Une sensibilité de type asthmatique plus fréquente.
  • Une faiblesse posturale pouvant entrainer des troubles rachidiens.
  • Une exposition aux maladies de croissance.

Les points forts

  • Un gout spontané de découverte de son corps et de ses possibilités physiques.
  • Avant la puberté peu de différenciation entre filles et garçons donc mixité possible lors de la pratique des jeux ou du sport.
  • Une sagesse naturelle freinant le surentrainement grâce à une bonne gestion des efforts en aérobie.
  • Une bonne récupération.
  • Une souplesse générale plus grande avec une laxité ostéo articulaire.
  • Un gout pour le jeu sans notion de performance.

Évolution en fonction de l’âge

Avertissement : chez l’enfant il peut y avoir de fort décalage entre l’âge de maturation psychologique et la morphologie. Les stades de prépuberté et puberté ne sont pas identiques entre les sexes et entre les enfants. Il est donc important de respecter le développement individuel de l’enfant en prenant en compte les différences morphologiques.

Avant 6 ans

On ne peut pas parler d’entrainement mais d’initiation à la pratique et d’apprentissage dans la découverte de son schéma corporel. Il est déconseillé de proposer une pratique monovalente à cet âge car le jeu et la diversité permettent l’acquisition d’une mobilité contrôlée et la mise en place d’un vécu proprioceptif accompagnant une économie de dépenses énergétiques.

De 6 à 9 ans

On interdit l’entrainement intensif spécialisé précoce et on maintient la diversité choisie en proposant par le jeu le travail de la souplesse, de l’équilibre et de l’acquisition motrice. On peut à cet âge commencer par le jeu à solliciter l’endurance par un travail de type aérobie.

De 10 à 11 ans

  • C’est l’âge où peut commencer la PPG (préparation physique généralisée) avec le travail foncier.
  • On transforme le jeu en sport ou activité physique en imposant quelques règles et limites.
  • Le travail musculaire se fera sans force extérieure mais en utilisant le propre corps de l’enfant.
  • On fera découvrir les bienfaits des étirements et les vertus de l’échauffement.
  • On peut utiliser le mot « entrainement sportif » afin de mobiliser la motivation de l’enfant mais il doit rester maître du choix de la pratique en acceptant la variété et le zapping sportif.
  • On insistera sur l’harmonie entre équilibre, souplesse et technique en apportant quelques contraintes de précisions.
  • Attention c’est dès cet âge que l’on peut dépister des troubles de la statique rachidienne et de bascule du bassin.
  • Attention aussi aux maladies de croissance de type Osgood.

A partir de 12 ans

  • Période pré ou pubertaire (selon le sexe) qui est celle de la maturation physiologique progressive.
  • Le corps se trouve dans une phase inconfortable avec une croissance rapide et une silhouette qui devient sexuée.
  • Une place importante est donnée aux adaptations cardio respiratoires à la souplesse et à la rapidité technique et physique.
  • Puis l’entrainement spécialisé prend sa place en complément de la PPG.
  • Les charges seront évitées temps que la croissance n’est pas terminée.
  • A partir de cet âge l’entrainement vers les filières de haut niveau peut se mettre en place.

En résumé

  • L’entrainement intensif spécialisé précoce n’est pas indiqué et n’apporte pas de meilleurs résultats sportifs à long terme.
  • La saturation psychologique est plus forte si la pratique est monovalente.
  • Il existe un décalage de maturation physiologie entre fille et garçon et la force musculaire conditionne dans les sports mixtes une adaptation des conditions de jeu.
  • La spécialisation qui est un passage obligatoire pour les filières du haut niveau ne veut pas dire qu’il faut interdire toute autre pratique complémentaire.
  • Les blessures apparaissent de plus en plus tôt chez les enfants en raison de contraintes sportives non adaptées à l’âge.
  • L’enfant est plus sensible à la déshydratation il faut donc très tôt donner des bonnes habitudes nutritionnelles.
  • Chez les enfants une individualisation de l’entrainement est plus importante que chez l’adulte en raison de l’inégalité de la vitesse de croissance.
  • Chez l’enfant la mise en place des acquis technico-physiologique est dépendante de facteurs extérieurs comme la fatigue scolaire, la croissance, la puberté et la qualité du sommeil.

Bon à savoir

Pour les non sportifs

Recommandation de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) concernant le volume minimal de pratique chez les jeunes :  il est recommandé dès le plus jeune âge de donner des bons réflexes à son enfant en lui proposant de nombreuses activités physiques et ou sportives variées et ludiques. Bougez c’est la santé !

 

Un livre de référence : Préparation Physique du Jeune Sportif. Ouvrage de Sébastien RATEL, préfaces de Stéphane DIAGANA et Didier REISS.

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